Ardèche : le projet d'incinérateur pour animaux domestiques divise les habitants

Le compromis de vente du terrain a été acté en décembre. Mais le projet d'incinérateur pour animaux domestiques divise les 400 habitants de Cheminas, en Ardèche.

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Cheminas : 400 habitants. La petite commune située en milieu rural se trouve près de Tournon-sur-Rhône. Sur l'un de ses terrains, un incinérateur pour animaux domestiques devrait voir le jour, au grand dam d'une bonne partie de la population. La communauté de communes dont fait partie le village a signé un compromis de vente. Mais il est suspensif.

Un terrain vendu en catimini selon certains

La communauté d'agglomération Arche Agglo a donné son autorisation pour la vente d'un terrain de 5 000 m² dans la zone d'activité de Cheminas, auxquels s'ajoutent 1 700m² non constructibles. En décembre 2021, les 62 participants ont voté à l'unanimité pour le projet de construction de l'incinérateur d'animaux domestiques. Le projet est porté par deux entrepreneurs drômois, Rémy Bégou et Clément Jeannelle.

Certains habitants n'étaient point au courant du projet de construction d'un incinérateur pour animaux domestiques sur leur commune. Ils ont appris la nouvelle presque par hasard. 

Une réunion en urgence très tendue

Une réunion a eu lieu il y a huit jours, lundi 24 janvier. Face à la colère de certains habitants, la maire de Cheminas  a en effet programmé une réunion en urgence. ''Les porteurs du projet avaient accepté de venir à la réunion, alors qu'ils n'y étaient pas obligés, mais nous avons assisté à un lever de bouclier exceptionnel déclare la maire DVG de Cheminas, Christiane Ferlay. C'était assez houleux et injurieux, regrette-t-elle. Certains étaient venus me voir plus tard en me disant être simplement venus poser des questions mais que face à cette situation ils n'avaient pas osé ouvrir la bouche''.

Beaucoup s'opposent à l'incinérateur aussi parce que depuis 2015, leur commune accueille déjà un centre de méthanisation. Ces opposants ne veulent pas que leur village soit considéré comme une poubelle et s'inquiètent de la pollution engendrée aussi bien dans l'air qu'au sol.

Mais pour Jean-Louis Wiart, vice-président d'Arche Agglo en charge du développement économique, lui aussi présent à la réunion, il s'agit d'un manque d'information. ''Pour l'instant, il s'agit davantage d'un dossier à l'étude qu'un projet, rappelle-t-il. Nous avons accordé la vente mais avec deux clauses suspensives : financière et permis de construire. Le dossier a été examiné par la commission technique d'Arche Agglo, validé par le bureau et décidé à l'unanimité par le conseil d'agglomération. La zone d'activité, d'une superficie de deux hectares environ, est vide depuis 2015. Depuis sept ans, aucune entreprise n'y est installée. Nous avons donc estimé que leur projet était intéressant. Pour l'heure aucun permis de construire n'a été déposé ni accordé aux porteurs de projets. Et quoi qu'il en soit il faudra une autorisation préfectorale. L'incinération de cadavre d'animaux est très règlementée''.

Le compromis de vente porte sur 6 700 m² (500 m² pour le bâtiment et 1 700 m² de terrain inconstructible) pour un montant total de 76 700 euros.

Une enquête publique est en cours. Le commissaire-enquêteur nommé par l'Etat rendra le rapport à la Préfecture qui autorisera ou pas la construction de l'incinérateur pour animaux domestiques. 

L'incinérateur était initialement prévu dans la Drôme, à Davézieux, dans une zone d'activité. Il avait également suscité des inquiétudes et une pétition en ligne avait été lancée. Mais le projet est rapidement tombé à l'eau. Le bâtiment qui devait l'accueillir se trouvait à proximité d'habitations.

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