Ardèche. "Pourquoi ces 183 euros nous passent sous le nez ?" clame le personnel soignant d'un centre Médico-Social

Alors qu'une nouvelle vague du Covid-19 frappe actuellement le pays, la mobilisation à l'appel des syndicats Sud et CGT pour une autre "Ségur de la santé" ne faiblit pas. Le personnel du Médico-Social qui jusque-là ne figure pas dans le Ségur monte au créneau pour revendiquer leurs droits.

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A la Maison d'Accueil Spécialisé (MAS) pour personnes handicapées de Villeneuve-de-Berg en Ardèche, le personnel soignant ressent une profonde injustice à ne pas figurer dans le "Ségur de la Santé". Cette structure spécialisée dans tous les types d'handicap dépend de l'Hôpital de Villeneuve-de-Berg (qui gère aussi l'Ehpad) mais ne figure pas dans la liste des établissements destinés à bénéficier des effets Ségur. Les infirmières, aides-soignantes et éducatrices de la Mas estiment faire le même travail que leurs collègues hospitalières et pourtant elles ne bénéficient pas de l'augmentation de salaire de 183 euros net par mois.

Flora Molin est éducatrice spécialisée à la Mas depuis 11 ans. Elle touche 1700 euros net pas mois. Et comme pour les 104 employés de la structure, elle aurait aimé percevoir cette revalorisation salariale : "Ce n'est pas un sacerdoce, c'est des métiers passion dans lesquels on s'investit pleinement mais une reconnaissance financière ne serait pas de trop non plus" nous explique Flora.
 

Une prise en charge spécifique 

Pour le personnel médical, la période de confinement au printemps dernier a été lourd à gérer. Alors que l'objectif éducatif de la Mas est de sociabiliser le plus possible les usagers à travers des sorties et des animations, il a fallu brutalement les mettre à l'isolement pour les protéger du virus. Ce fut une période particulièrement anxiogène pour les 90 résidents.

Sylvie Prost est infirmière depuis 24 ans. Elle a travaillé un temps à l'Ehpad avant de venir par choix travailler à la Mas. Elle touche 2200 euros net pas mois. Elle effectue les même soins qu'auparavant mais la prise en charge des personnes handicapées est plus lourde à gérer. Alors qu'elle s'apprête à affronter cette seconde vague, elle se sent exclue de cette revalorisation salariale, tout comme de la prime Covid-19 qu'elle n'a jamais perçue :"On les a épargnés, on a pris soin d'eux au maximum et on a fait en sorte qu'ils le vivent correctement... La prime, ce n'est pas que financier, c'est une reconnaissance dans tous les sens parce que là on a l'impression que le handicap est à nouveau exclu".


Une inégalité de traitement

A contrario de la Mas, le personnel soignant de l'Ehpad de Villeneuve-de-Berg, pourtant en secteur Médico-social, a été pris en compte dans la revalorisation salariale. En plus de la prime Covid, le personnel perçoit "une prime grand âge". Les écarts de salaire entre ces professionnels peuvent alors atteindre jusqu'à 300 euros. Cette différence de traitement entre personnel soignant devient une source d'injustice.

Doriane Fargier est aide-soignante depuis 17 ans. Elle perçoit 1800 euros net pas mois et sent lésée par cet écart de salaire. "C'est une injustice, plus personne ne voudra venir travailler à la Mas...On comprend pas pourquoi ces 183 euros nous passent sous le nez alors qu'on fait le même travail entre la Mas et l'Ehpad" nous confie Doriane.

La direction de l'établissement estime, elle aussi, que ces différences salariales peuvent représenter un frein pour le recrutement en Maison d'Accueil Spécialisée.
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