Le ver à soie fait partie des épisodes marquants de l'histoire de l'Ardèche. Le musée-magnanerie de Lagorce raconte cette épopée ardéchoise à travers un élevage de plusieurs milliers de vers à soie. Le musée est ouvert sur toute la période touristique, d'avril à septembre.
Le ver à soie appelé aussi la chenille du mûrier est éduqué depuis 5000 ans en Chine. Il fait son apparition en Ardèche au 14 ème siècle. L' élevage de ce ver se développe progressivement dans le Gard et le sud Ardèche jusqu'à devenir au 19 ème siècle une activité lucrative pour les familles. Aussi, à cette époque, tout le monde en Ardèche s'est mis à élever des vers à soie. La culture du mûrier et l'élevage des vers s'effectuaient au mois de mai-juin juste avant les travaux de fenaison du début d'été. La production de cocons était vendue sur les marchés.
Plus au nord, dans les vallées, les moulinages se construisent aux bords des rivières pour l'industrie du filage. Les fils torsadés sont ensuite acheminés à Lyon vers les ateliers de soieries. Cette période est l'une des plus prospères qu'ait connue l'Ardèche : le textile représente la première économie du territoire et le département connaît alors son pic démographique.
Cette industrie s'est éteinte en 1968 suite à l'arrêt de la prime à l'élevage du ver à soie. Quelques élevages en Ardèche participent à entretenir cette mémoire. C'est devenue une attraction touristique. D'autres traces de ce passé industriel sont toujours présentes. Les maisons typiques ardéchoises sont en fait des anciennes magnaneries. L'élevage du ver à soie demandait de l'espace d'où leur construction massive. A l'étage, la terrasse était ombragée pour apercevoir le fil au moment de dévider le cocon.