Chiens de chasse abattus en Ardèche : la communauté Longo Maï contre-attaque

Une communauté agricole alternative ardéchoise, au coeur d'une polémique depuis qu'un de ses membres a tué sept chiens de chasse, a contre-attaqué ce 7 février, en portant plainte contre les propriétaires des chiens.

Des membres de la ferme collective du mouvement agricole alternatif Longo Maï, installés sur la commune de Charnéac en Ardèche, ont annoncé avoir porté plainte pour "mise en danger d'autrui" contre les chasseurs propriétaires des chiens tués en décembre 2023.

Une vingtaine d'adultes et d'enfants vivent dans cette ferme sur le chemin de Treynas. 

Rappel des faits

Le 16 décembre, un carnage s'est déroulé en marge d’une battue au sanglier :  sept chiens de chasse appartenant à des chasseurs d’Arcens ont été abattus par un membre de cette ferme alternative de Charnéac. 

"Nos cochons ont été attaqués par une meute de chiens de chasse, leur infligeant pour certains de graves blessures et provoquant la mort de l’un d’entre eux. L’introduction de cette meute a également exposé les personnes présentes à un risque d’atteinte à leur intégrité physique", explique l'association dans un communiqué. Un membre de l'association avait alors saisi un fusil et abattu sept chiens. 

Pour les chasseurs, qui ont mis du temps à retrouver la dernière localisation de leurs chiens, la découverte avait été choquante. Ils retrouvent leurs animaux tués d'une balle dans la tête, ou même par des coups de lames dans les flancs et la gorge.

Placé en garde à vue, le mis en cause avait reconnu les faits et avoir porté un coup de bâton à un chasseur lors d'une altercation verbale. Il sera jugé le 19 mars pour "atteinte volontaire à la vie d'un animal domestique" et "violence". 

Préjudice moral et financier 

La diffusion sur les réseaux sociaux et dans des médias de photos montrant les chiens abattus avaient suscité un "torrent de menaces et d'actes d'intimidation" sur ces mêmes réseaux et par téléphone à l'égard de la communauté, selon l'avocat de Longo Maï, Me Vincent Brengarth.

"Il y a un préjudice moral car nous avons une communauté véritablement traumatisée par ce qui s'est passé", a-t-il déclaré lors d'un point de presse à Valence ce mercredi 7 février. 

Déposée à Privas, la plainte porte aussi sur "divagation d'animaux dangereux" et "atteintes involontaires à la vie ou à l'intégralité d'un animal", a ajouté le conseil. Selon lui, la communauté a également subi un "préjudice financier" d'"au moins 10 000 euros" en frais judiciaires et vétérinaires. Des lésions, dues aux morsures, ont été constatées "sur au moins trois cochons dont un a dû être euthanasié à cause de ses blessures", a précisé Me Brengarth.

Lors de la conférence de presse, l'auteur des tirs a regretté son geste, tout en assurant à nouveau ne pas avoir eu "d'autres choix" que de tuer les chiens de chasse. "Nous étions en danger", après avoir essayé d'écarter les canidés à mains nues, avec des cris et malgré des sommations, a-t-il dit.

Il a "agi dans un strict état de nécessité" sans "aucune espèce de caractère prémédité", a ajouté son avocat. 

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