Elles se sentent les oubliées de l'après-Covid. Les aides à domiciles ont assuré une mission essentielle auprès des personnes âgées pendant le confinement. Aujourd’hui, le secteur embauche mais peine à trouver des candidats.
La crise sanitaire aurait pu laisser penser que le secteur médical et paramédical allait susciter des vocations, c’est tout le contraire. Aujourd’hui, le secteur des aides-soignantes à domicile peine à recruter du personnel. Le métier est peu valorisé et le salaire beaucoup trop bas.
Chaque jour, Gwendoline Leterrier, aide à domicile depuis 3 ans, parcourt une cinquantaine de kilomètres sur les routes sinueuses d'Ardèche. Cette aide à domicile s'occupe de personnes âgées dans des villages isolés.
Quand on est la seule visite de la journée, on leur redonne un petit peu le sourire. C'est vachement gratifiant en fait
Ce jour-là, elle se rend chez Odette et Edmond un couple de 85 ans... et elle prend tout de suite soin de prendre de ses nouvelles. Ce métier, elle l’a choisi, et ce cela malgré toutes les difficultés. "Même si c’est un très beau métier, il reste assez mal payé, et nous sommes assez mal reconnues » regrette Gwendoline.
La fille d’Odette et Edmond, Nathalie Rocher, est quant à elle plus que reconnaissante, "ce ne sont pas des infirmières mais elles font parfois plus ! C'est sûr qu’elles ne sont pas reconnues à leur juste valeur, car elles font un sacré boulot quand même."
Elles étaient en première ligne pendant le confinement
Gwendoline est payée autour du smic, même si elle multiplie les tâches à chaque visite : toilettes, ménages, repas... Elle se souvient avoir toujours répondu présente durant le confinement lié à la pandémie de Covid 19 : «on était toutes au front. »"On était quand même là, même si on est restées dans l'ombre. Personne n’a parlé de nous. On était sur le terrain malgré tout. Donc oui, les invisibles ça nous représente bien".
La filière peine à recruter des aides-soignantes à domicile
La structure qui emploie Gwendoline aimerait embaucher 50 aides à domiciles supplémentaires en Ardèche... Mais peine à recruter des candidats...Le secteur souhaiterait une nouvelle convention collective nationale, pour valoriser les salaires de 15%. "La finalité du métier est quand même plutôt noble, on va essayer d'avoir une reconnaissance comme pour l'hôpital. Il y a eu une reconnaissance pour l'hôpital et les EHPAD, mais le domicile a été oublié au passage", regrette Jérôme Augusto, le directeur "d'Ardèche aide à domicile".
Dans le département de l’Ardèche, les aides à domiciles comme Gwendoline devraient tout de même recevoir une prime Covid d'ici la fin de l'année 2020.