Pendant trois jours, l'Agence Régionale de Santé va tester massivement les habitants d'Aubenas, en Ardèche. Une campagne qui intervient deux semaines après la découverte d'un cluster dans le quartier des Oliviers. Les derniers chiffres font état de 46 personnes testées positives au coronavirus.
L'ARS sort les grands moyens pour combattre le coronavirus. Six cents prélèvements PCR par jour, pendant trois jours. Une campagne de dépistage organisée à Aubenas, « à destination principalement des personnes habitant ou se rendant régulièrement dans le quartier des Oliviers ». C'est là qu'un cluster a été découvert il y a deux semaines, le premier dans le département depuis la fin du confinement.
Depuis l'apparition de ce foyer de contamination, l'ARS ne ménage pas ses efforts pour remonter ce qu'elle appelle la « chaîne de contamination ». Une centaine de personnes à risque ont été identifiées, contactées et puis testées. C'est ce qu'on appelle le « contat-tracing ». Et les cas positifs sont de plus en plus nombreux : 22 cas le 12 juin, 38 le 17 juin et enfin 46 aujourd'hui, le 24 juin, selon les derniers chiffres confirmés par l'ARS. Le travail minutieux de l'ARS a également permis de relier le cluster ardéchois à plusieurs cas de coronavirus dans la Drôme.
Rassurer la population
Mais le contact-tracing pourrait ne pas être suffisant pour lutter contre l'épidémie. Pour rassurer les habitants et casser « le plus rapidement possible les chaînes de transmission », c'est donc un dépistage massif, sur la base du volontariat, qui a été mis en place. Le dispositif présente également l'avantage de dépister les personnes asymptomatiques.
Pour l'instant, 270 personnes ont pris rendez-vous auprès de la mairie pour être dépistées. Comme cette dame qui raconte : « c'est une voisine qui nous en a parlé, et comme mon mari a des problèmes de poumon, bon, on s'est dit on ne sait jamais, j'ai même emmené un ami ! Les gens pensent que c'est fini, mais ce n'est pas fini, il y en a beaucoup qui ne portent pas le masque ». Même inquiétude pour une infirmière, qui se rend souvent dans le quartier des Oliviers, « j'ai décidé de faire le test de dépistage parce que j'ai deux petites filles de cinq ans, je suis en contact avec beaucoup d'enfants du quartier des Oliviers. Ça m'inquiète toujours autant, je prends toujours autant de précautions parce que j'ai mes petites filles à aider et je veux les aider le plus longtemps possible. Et quand je vois les plages comme dimanche à la télé, ça m'affole un peu ».
Identifier de nouvelles chaînes de contamination
Le test ne prend que quelques minutes et l'obtention des résultats entre 24 et 48h. «Cette campagne vient compléter nos investigations parce qu'elle nous permet de savoir si des gens ont échappé à l'enquête de contact-tracing, soit parce qu'elles n'ont pas été recensées, soit parce que la chaîne de transmission n'est pas apparente », explique Emannuelle Soriano, directrice départementale de l'ARS en Ardèche. « Cela va nous donner la vision la plus complète possible de la propagation du virus, afin de mieux la maîtriser et l'arrêter », ajoute-t-elle.
Si une personne est testée positive, elle est invitée à rester à son domicile. « Et si ce n'est pas possible, il y a la possibilité d'être hébergé à l'hôtel ». Et à chaque nouveau cas positif, c'est une nouvelle recherche qui commence pour identifier de nouveaux cas et donc une nouvelle chaîne de contamination. « On va aussi préconiser le dépistage pour les proches, au sein du domicile », indique Emannuelle Soriano.
Faire passer des messages de prévention
Dernier objectif de cette campagne de dépistage, la prévention. L'ARS tient en effet à rappeler que le virus continue de circuler sur le territoire et que le respect des gestes barrières reste primordial. Même lorsqu'il s'agit de rencontres familiales ou amicales, le port du masque est recommandé, et la distanciation sociale doit être systématiquement appliquée.