La confiture, c'est notre Madeleine de Proust. Mais connaissez-vous la crufiture ? Dans le nord Ardèche, un passionné en fabrique. Crue, car pas cuite, la crufiture est, paraît-il, excellente.
Fabrice épluche, coupe et calcule. Dans son atelier, face aux montagnes d'Ardèche, il prépare les rhubarbes fraichement ramassées. Il les assemble, les coupe en tout petits morceaux. Puis vient le temps des mathématiques. Car, fabriquer de la crufiture nécessite un savant dosage.
Il me faut 12.400, ça, c'est pour le poids moins la tare. C'est ce que j'appelle l'équation de la crufiture. C'est une formule qui permet la fabrication avec les différents paramètres qui entrent en jeu.
Fabrice Krencker, inventeur de la crufiture
H.E.C : Haute Ecole de la Crufiture
Originaire d'Alsace, Fabrice est venu s'installer ici, à Étables, en Ardèche, pour développer son savoir-faire en la matière. Il a même créé son propre centre de formation appelé : H.E.C. (pour Haute École de la Crufiture).
Crufiture car pas de cuisson, la recette est naturelle. Après avoir coupé les fruits, il faut ajouter différents sucres et des fleurs de sureau.
Vient ensuite l'étape finale : le séchage. "il faut l'étaler au soleil, comme pour le linge" ajoute Fabrice avec malice. La confiture (heu, la crufiture), prends vie grâce au soleil, et au vent qui va chasser l'eau du fruit.
Après sept heures de séchage, c'est prêt. La technique est économe en énergie. Les parfums peuvent être variés : rhubarbe, raisin, mandarine amère…
Notre équipe est allée demander son avis à une professionnelle. Christiane Brioude travaille dans un salon de thé à Aubenas. Son verdict est clair : "c'est délicieux, franchement. Au niveau du goût, de la texture, c'est doux".
Elle n'exclut pas d'aller se former à l'atelier de Fabrice. La crufiture est en train de faire des adeptes.