Mathias, 11 ans, est décédé le 6 mai 2017 d'une péritonite non-diagnostiquée malgré un passage aux urgences de l'hôpital de Privas, en Ardèche. Depuis, une instruction est en cours pour homicide involontaire. Et pour la première fois, Séverine, la maman de Mathias a accepté de témoigner.
Il lui aura fallu an et demi depuis le décès de Mathias, pour accepter d'en parler devant une caméra. De ce 6 mai 2017, date à laquelle son fils, est décédé d'une péritonite non-diagnostiquée malgré un passage aux urgences de Privas.
Séverine Kazmierczak, la maman de Mathias, évoque sa douleur. Son incompréhension.
Ce matin-là, Séverine s'inquiète devant l'état de son fils, "son teint, sa couleur de ses lèvres, ses pupilles dilatées". Elle décide très vite d'emmener Mathias à l'hôpital.
Dès leur arrivée au service des urgences de Privas, ils sont pris en charge. Une infirmière prend la température de l'enfant. Séverine évoque la possibilité d'une gastro-entérite devant le personnel soignant. Puis elle raconte l'échange avec le médecin qui ausculte Mathias ce jour-là.
Une instruction judiciaire pour homicide involontaire a depuis été ouverte. Mais selon Me Guillaume Reininger, avocat de la partie civile dans ce dossier, le médecin urgentiste qui a ausculté Mathias ce 6 mai 2017, "nie toute responsabilité" dans le décès de l'enfant.
A la question "êtes-vous en colère contre le médecin ou l'hôpital ?" Séverine répond négativement : "je n'y arrive pas, dans ma tête, il n'y a que Mathias". Ce qu'elle souhaite, tout en avouant sa perte de confiance dans l'hôpital, c'est que "cela ne se reproduise plus".
A l'hôpital de Privas, et notamment dans le service des urgences du Centre Hospitalier des Vals d'Ardèche, la restructuration a été engagée. Rappelons que l'établissement est sous administration temporaire depuis octobre 2018 en raison d'un grave déficit budgétaire, d'un climat social délétère, mais aussi et surtout, en raison "d'une rupture dans la qualité des soins" que l'Agence Régionale de Santé n'hésite pas à illustrer avec le cas de Mathias.
Depuis, le décès du garçon, un tiers de l'équipe du service des urgences a été renouvelée.
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