Depuis deux jours, au petit matin, les températures avoisinent les -3°C sur l’ensemble du département. Les abricots, les kiwis et les pêches ne résistent pas au froid. La vigne est, elle aussi touchée durement par le gel.
Sur les hauteurs de Vesseaux en Ardèche, Bernard Habauzit cultive des abricots, des variétés précoces sur 3,5 hectares de terrain. Le gel de ces deux dernières nuits aura mis fin à ces espoirs d’avoir une « récolte normale » cette année.
J’ai perdu tous mes abricots. Il n’en reste presque plus sur les arbres. Le gel a stoppé la montée de sève et le fruit n’a plus qu’à tomber de l’arbre. Comme l’année dernière, c’est 90% de ma récolte que je perds, c’est une catastrophe - Bernard Habauzit, arboriculteur.
Sur les hauteurs de Désaignes et de Lamastre dans le nord Ardèche, dans les coteaux de la vallée de l’Eyrieux, dans le sud ainsi que dans la vallée du Rhône, tous les secteurs du département ont été touchés par le gel. Les arbres fruitiers ont subis d’importants dégâts, et même les amandiers du sud de la vallée du Rhône n’échappent pas à la règle.
Le premier coup de gel a eu lieu le mercredi 25 mars au matin surprenant bon nombres d’agriculteurs et fragilisant les récoltes. Le gel en ce début d’avril a terminé la casse.
Les arboriculteurs qui ont utilisé des moyens de protection (aspersion d’eau, air chaud ventilé et chaufferettes), ont réussi dans l’ensemble à sauver leurs cultures mais pour les autres, les dégâts restent considérables. On estime la perte à 1500 hectares d’abricotiers sur le département de l’Ardèche.
C’est un fort épisode de gel que nous venons de connaître et il aura un impact surtout sur la filière des abricots. Il y aura moins d’abricots sur les marchés cette année - Yves Boyer, chef du service économie et filière à la Chambre d’Agriculture de l’Ardèche.
De fortes inquiétudes des arboriculteurs
La commercialisation des premiers fruits doit commencer dans un mois, début mai. La période de confinement lié au coronavirus aura-t-elle pris fin ? Nul ne le sait encore mais la mise en marché des produits risque peut-être d’être repoussée de quelques jours suscitant l’inquiétude des coopératives fruitières.Un vignoble touché
L’ensemble du vignoble ardéchois a également été frappé par le gel.
Dans les quatre communes du sud du département (Saint-Just d’ardèche, Saint-Marcel, Saint-Martin et Bourg-Saint-Andéol) où l’on fabrique du Côte du Rhône, le gel a endommagé en moyenne 50 à 60 % de la production.
Philippe Faure, vigneron, "C’est un gros coup dur… la période économique est déjà compliquée avec le coronavirus et si en plus, on a plus que la moitié de notre récolte cette année, çà va être très, très compliqué… c’est la double peine pour nous".
Actuellement la Chambre d’Agriculture de l’Ardèche comptabilise les appels d’agriculteurs victimes de cet épisode climatique. Elle leurs rappelle que les missions d’expertises pour monter un dossier de calamités agricoles n’auront lieu qu’après la période de confinement du coronavirus.