Marc-Antoine Quenette, le candidat divers droite qui se présentait à la mairie d'Annonay, en Ardèche, a été battu de 37 voix. Un faible écart qui le pousse à tenter sa chance devant le tribunal administratif.
Marc-Antoine Quenette (DVD), arrivé deuxième aux municipales à Annonay (Ardèche), décide de déposer un recours en justice pour contester l'élection de Simon Plénet (PS). Il lui reproche des irrégularités pendant la campagne électorale.
Il avait prévenu dès le soir de l'élection : le candidat divers droite Marc-Antoine Quenette, juriste de formation, va déposer, ce vendredi 3 juillet, un recours devant le tribunal administratif. L'objet de ses récriminations : un manque de légalité et de légitimité dans le cours de la campagne électorale qui, selon lui, a pu jouer en faveur de son rival, le socialiste vainqueur du scrutin de dimanche, Simon Plénet.
Il faut dire que, comme dans beaucoup d'autres communes, le résultat était très serré. Officiellement, 37 voix séparaient les deux candidats. Mais, pour Marc Antoine Quenette, cet écart serait encore plus réduit. "Il y a eu certains votes doubles, mais aussi on a retrouvé 20 bulletins en faveur de ma liste après le dépouillement", indique t-il sans pour autant expliquer comment ces bulletins sont apparus. "Je ne dis pas qu'il y a eu manipulation du vote, mais ce sont probablement des erreurs. Du coup, de serré, l'écart devient très serré !"
Des tracts différenciés, à la tête du client
Plusieurs autres éléments à charge figureront dans son recours. En particulier la gestion de la crise du Covid. Cette dernière s'invite au travers, selon le candidat malheureux, de tracts qui ont été distribués aux habitants de la ville, pour donner les procédures de distribution des masques.Imprimés par la ville d'Annonay et l'agglomération - que Simon Plenet préside - ils font figurer les deux portraits de la maire sortante et du candidat à sa succession. Une propagande déguisée, déplore Quenette. Car le traitement d'Annonay et des communes alentours est différent. C'est d'ailleurs-là que le bât blesse, selon le magistrat. "Comment se fait-il que les visages apparaissent uniquement dans la ville où M. Plenet se présente, et pas dans les autres, alors qu'il préside l'agglomération ?", s'interroge-t-il à voix haute.
Sur ce point, Marc-Antoine Quenette se dit optimiste. Dans un contexte général où de nombreux recours risquent de porter sur la campagne durant la crise sanitaire, il estime que le cas annonéen peut donner lieu à un élément de jurisprudence. "Les juges ne vont pas vouloir trop aborder la question sanitaire, mais à Annonay, le cas est digne d'une manoeuvre. Pour justifier de ne pas retenir tout ce qui a trait à la période Covid, les juges voudront s'intéresser aux cas spécifiques. Nous en faisons partie."
Mise à l'écart
Enfin, la distribution des masques qui avait été programmée pour être effectuée par les élus, de la majorité comme de l'opposition, constitue un point d'achoppement.Quenette ne manque pas de souligner "Nous devions assurer la distribution sur le terrain. Mais lorsqu'il s'est agi de moi, je n'ai pas eu accès aux masques. Je n'ai pas pu les distribuer. Ce sont des élus de l'équipe de Simon Plénet qui s'en sont chargés." Selon des avocats qu'il a consultés, l'argument pourrait être retenu par les juges siégeant au Palais Royal.
De son côté, Simon Plenet dit avoir appris par la presse locale le dépôt de ce recours. "Il n'a pas cherché à m'en informer directement, ni à m'appeler pour en discuter. Je comprends sa déception, mais le scrutin a parlé. Les bulletins qu'il évoque et qui réduiraient l'écart entre nous, je ne vois pas de quoi il s'agit. Je n'ai aucun doute sur la sincérité du vote qui s'est déroulé parfaitement normalement. Je ne dis pas qu'il ne peut pas y avoir d'erreurs. Mais alors, il serait le seul à être lésé..."