Alors qu'il était maire d'Annonay en Ardèche, Olivier Dussopt est soupçonné d'avoir favorisé l’obtention d’un marché de gestion de l’eau à la société Saur. Le ministre du Travail sera jugé en novembre prochain.
Avec AFP
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, comparaîtra du 27 au 30 novembre à Paris pour favortisme. Il est soupçonné d'avoir favorisé, alors qu'il était député et maire d'Annonay, en Ardèche, la Société d’aménagement urbain et rural (Saur), une société de traitement de l'eau, dans la conclusion d'un marché public à la fin des années 2000.
Pour ces faits Olivier Dussopt avait déjà été cité à comparaître pour favoritisme par le Parquet national financier (PNF), la semaine dernière. Son procès se tiendra devan tla tribunal correctionnel de Paris a donc appris l'AFP de source judiciaire vendredi 2 juin, confirmant une information de BFMTV
Dans une déclaration, le ministre du travail a campé sur sa ligne de défense: "aucune corruption ne m'est donc reprochée".
"Le parquet considère qu'il subsiste un seul grief, en l'occurrenceune infraction formelle de favoritisme dans un marché public de 2009, il y a quatorzeans de cela. J'ai convaincu le Parquet du bien fondé de ma position sur les quatre premiers points. Je convaincrai le tribunal du bienfondé de ma position et de ma bonne foi sur ce dernier point restant à trancher".
Olivier Dussopt, ministre du travail
Le ministre garde la confiance du gouvernement
Olivier Dussopt "garde la confiance" d'Élisabeth Borne, a fait savoir l'entourage de la Première ministre, avec qui les relations n'ont pas toujours été simples ces derniers mois. "Le président l'aime bien. Il aurait l'impression, en l'enlevant, d'offrir une victoire aux oppositions", estime pour sa part un de ses collègues du gouvernement.
L'enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêt avait été ouverte contre Olivier Dussopt initialement à propos de deux lithographies du peintre Gérard Garouste qui lui avaient été offertes par une entreprise en 2017, alors qu'il était député-maire d'Annonay. L'enquête devait vérifier de possibles faits de "corruption" et de "prise illégale d'intérêt".
D'après le média en ligne Mediapart, qui avait révélé début février ce prochain procès pour le ministre, la perquisition réalisée chez Olivier Dussopt par les enquêteurs avait mis à jour un possible arrangement autour de ce marché public suspect.
En février dernier, en plein cœur de la mobilisation contre la réforme des retraites, le président de la République Emmanuel Macron avait apporté son "soutien total" à Olivier Dussop, en première ligne sur la réforme des retraites à cette période.
Le ministre du Travail encourt une peine de deux ans de prison ferme et 30 000 € d’amende.