Des salariés d'une résidence pour personnes âgées ont entamé une grève, ce mardi 25 avril 2023, dans le sud Ardèche. Le personnel réclame de meilleures conditions de travail et dénoncent une forme de maltraitance des résidents, "faute de bras".
"Je m'appelle Grève" peut-on lire sur une blouse blanche portée par une salariée. "Arrêtez le massacre... Personnels fatigués, résidents maltraités. Travailler dans ces conditions : Non". Le slogan est écrit au feutre noir sur une pancarte en carton. Ce mardi 25 avril 2023, des salariés de l'Ehpad La Bastide du Mont Vinobre, à Saint-Sernin en Ardèche, exprime sa colère. Un mouvement de grève a été lancé.
Revendications salariales
"On veut exprimer notre colère pour l'augmentation des salaires, pour le respect des salariés, pour les conditions de travail", explique Linda qui travaille dans l'établissement depuis 18 ans déjà. Selon elle, rien ne va plus depuis le rachat de la structure par un groupe privé. "Avant, c'était totalement différent. C'était une résidence familiale, on avait plaisir à venir travailler".
Auxiliaire de vie, Lynda dit gagner entre 1600 et 1700 euros, et a du mal à joindre les deux bouts. Alors, pour elle, c'est "grève illimitée jusqu'à ce qu'on obtienne des réponses." Également mobilisée ce mardi 25 avril au matin, Tiefen, aide-soignante en contrat à durée déterminée. "On est en stress total chaque mois, car on ne sait pas quand on aura notre paye" explique-t-elle. Faute de salaire versé à date fixe, la jeune femme s'est retrouvée avec son compte bancaire bloqué.
Dans un communiqué, le groupe Bridge indique que "ce retard de versement de salaire de quelques jours est lié à la mise en place d’un nouvel outil de gestion des ressources humaines." Un engagement ferme de remboursement des frais bancaires engendrés par ces délais a toutefois été pris.
Le bien-être des résidents en danger ?
Aide-soignantes et auxiliaires de vie se disent trop peu nombreuses. Elles sont 7 en moyenne pour s'occuper d'une cinquantaine de résidents. "Nous ne sommes pas assez. Les services se sont alourdis, on manque de bras. On n'a pas le temps pour les résidents." Pour Linda et ses collègues, un manque de personnel menacerait le bien-être des résidents de l'Ehpad. Elles évoquent d'ailleurs une forme de maltraitance. La toilette des personnes âgées est réalisée rapidement, succinctement, par exemple.
"Notre objectif commun, c'est le bien-être des résidents", rappelle la directrice de l'Ehpad, évoquant des travaux dans la résidence, un budget animation pour des sorties des résidents et le recrutement d'une infirmière de nuit. "Aujourd'hui, les équipes sont toujours au complet. On n'est jamais en sous-effectif" ajoute Marine Bordes, sans donner de réelles perspectives de renfort.
"Nous regrettons le mouvement social de ce jour alors même qu’un dialogue social régulier est instauré dans le respect de la réglementation au sein de l’établissement, ajoute de son côté la direction du groupe Bridge. Nous agissons quotidiennement pour l’amélioration des conditions de travail de nos salariés et rendre notre établissement toujours plus chaleureux."
L'établissement avait déjà connu un mouvement de grève en février 2022 avec des revendications portant déjà sur les conditions de travail et un manque de personnel.