200 millions d'euros de coupe franche dans les dotations aux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) publics ont été actés, en 2017, par le gouvernement. Le personnel des Ehpad s'épuise, comme Mathilde Basset qui, en Ardèche, partage son découragement sur Facebook.
Les réductions budgétaires ont des répercussions dramatiques sur le terrain. Le personnel soignant souffre autant psychologiquement que physiquement.Professionnels de santé, syndicats et directeurs d'Ehpad avaient écrit, en octobre 2017, à Emmanuel Macron pour l'alerter sur la "détérioration des conditions" de prise en charge des personnes âgées, demandant des arbitrages financiers pour mettre fin à une situation qu'ils jugent "explosive".
Surcharge de travail et fatigue psychologique, façonnent le quotidien du personnel soignant. Ainsi, le 27 décembre, Mathilde Basset rentre épuisée du travail. Elle décide d’interpeller la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Dans son message posté sur Facebook, la jeune femme décrit son quotidien, détaille sa colère et demande des réponses : "J'y ai travaillé 2 mois en médecine / SSR / Urgences. Dans ce service, une infirmière peut se retrouver à gérer seule 35 patients relevant d'une surveillance clinique accrue, accueillir un ou plusieurs usager(s) qui entre de manière "programmée" et prendre en charge une ou deux urgence(s) vitale(s), le tout simultanément. C'est ce qui m'est arrivé. Pour m'aider ? la bienveillance d'une infirmière coordinatrice du service qui devait étre partie depuis plus de deux heures, des aide-soignantes à raison d'une pour un couloir de 15 à 20 patients. J'ai tenu deux mois - octobre et novembre - puis j'ai arrété. On continue ?"
Un message partagé à de multiples reprises et qui suscite de nombreux commentaires.
Des témoignages qui confirment le malaise général ressenti par ces professionnels.