C’est l’une des nouvelles disciplines attendue aux Jeux olympiques de Paris 2024. Le breakdance fera son entrée dans l’histoire de la grande compétition et Willy Hem espère bien en faire partie. Le jeune danseur ardéchois, déjà champion de France de la discipline, se prépare donc aux jeux avec assiduité. Portrait.
27 ans, 1m67, physique discret, dans la rue, Willy Hem sait se faire passer inaperçu. Et pourtant sur scène, il fait des étincelles. On parle de prodige, de génie du breakdance.
Un footwork parfaitement maîtrisé, un style léger, aérien, habile. Avec Willy Hem, c'est le corps qui parle. Sans emphase, sans artifice. « La danse, c'est mon moyen d'expression », reconnaît l'artiste. Un langage si esthétique qu'il en gommerait presque la technicité. Et pourtant, du freeze au back-spin, du top-rock aux coupoles, la sneaker crisse sur le parquet au millimètre près.
Champion de France 2016, déjà
Ce talent, ce brio, il a vite été repéré. Champion de France 2016, le B-boy a été sélectionné pour représenter la France aux Jeux Olympiques en 2024. « Un honneur », sourit-il fièrement. Parce que le break s'est développée dans les fêtes de quartier du Bronx aux USA, dans les années 70 et que 50 ans plus tard, alors que la discipline entre enfin aux JO, Willy Hem fait partie de l'histoire.
Il a tout appris seul grâce aux vidéos
Mais avant de rêver médaille, il faut s'entrainer. La rigueur, l'assiduité, l'exigence. Willy Hem connaît tout ça par cœur. Depuis 2007, depuis qu'il a découvert le hip-hop, sa culture, ses battles et ses acrobaties, il travaille sans rechigner. A l'époque, il n'a alors que 12 ans, apprend grâce aux vidéos sur internet et bat le macadam annonéen tout seul, ou avec quelques copains. « Quand j'étais petit j'avais beaucoup d'énergie, j'avais besoin de me défouler et j'aimais bien Bruce Lee parce que wouaaah, il pouvait crier ! La danse m'a canalisé de ouf ! », se rappelle-t-il.
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Avec TekkenCrew, à Lyon
Depuis, le danseur a été repéré par le groupe lyonnais "TekkenCrew", qui l'a intégré en 2010, il a arrêté ses études, écumé de nombreuses compétitions mondiales et gagné en assurance. Aujourd'hui, l'entraînement est donc plus professionnel, plus exigent, mais Willy Hem est bien entouré. « C'est impressionnant, parce que quand on s'est rencontrés, il était seulement danseur dans notre petit village d'Annonay en Ardèche, et c'est monté crescendo », explique sa femme Sarah. « C'est quelqu'un de très humble, une bonne personne », témoigne également Ervan, son ami.
Et parce que danser c'est aussi transmettre, Willy Hem donne aujourd'hui des cours aux plus jeunes générations, à la MJC d'Annonay, sur les planches qui l'ont vu débuter.