Afin de faciliter la vaccination des plus vulnérables, assistante sociale et médecin se déplacent vers celles et ceux qui souhaitent franchir le pas. Une opération montée en lien avec l'association Espoir et le CH de Privas.
Dans une petite pièce, ils s’asseyent, relèvent leur manche, avec l’aide du médecin la plupart du temps, et c’est l’injection. Rapide, le temps de parler un peu, de demander des nouvelles, de savoir s’ils appréhendent le geste.
C’est qu’ici, les patients ne sont pas des patients tout à fait comme les autres. Dans ces locaux d’hébergement associatif se côtoient, ce jour-là, trois publics différents et pourtant si proches : des SDF, des demandeurs d'asile et des gens qui rencontrent des difficultés psychologiques et psychiatriques. "Des gens qui sont dans une grande précarité et qu’il serait difficile de faire patienter dans une salle d'attente classique," décrit Fabienne Bertrand, assistante sociale et chargée de la permanence d’accès santé. "Des gens à qui il faut consacrer du temps, qui demandent d’être rassurés plus que la normale et à qui il faut expliquer comment les choses vont se passer.”
Ce public vulnérable, Fabienne le connaît bien. Des personnes qui n’ont pas de suivi médical et dont les modes de vie ignorent bien souvent les gestes barrières. Avec le médecin des urgences de l’hôpital de Privas, l'idée est venue naturellement de vacciner ces personnes susceptibles de développer des formes graves de la maladie, surtout pour ceux qui vivent en centre d’hébergement.
La peur de la vaccination s'efface
Beaucoup de celles et ceux qui se rendent dans les locaux de l’association pour cette journée de vaccination, disent avoir eu peur de se faire vacciner. La frousse de tomber malade, de la mort au-delà même de la non-efficacité de la double injection. Mais les semaines et les mois ont passé, et force est de constater qu’il y a peu, très peu de problèmes. Force est de reconnaître que le pass sanitaire est commode. Alors, ils veulent faire comme tout le monde, pour se protéger et protéger les autres. “Le seul moyen aussi de pouvoir se rendre à l’hôpital pour se soigner”, affirme une dame âgée et très fatiguée.
Auparavant, il a fallu vérifier l’identité des futurs vaccinés. S’assurer que leur numéro de sécu était le bon. Pour que par la suite, le QR code corresponde bien à leur personne. Une tâche qui incombe en partie au médecin qui procède aux injections. Cet habitué des soins de santé en direction des plus démunis travaille la main dans la main avec l’association Espoir. “Nous intégrons une équipe mobile de vaccination qui se déplace auprès de ce public puisque ce n’est pas lui franchirait le pas pour se faire vacciner.”