L'audience devant le tribunal correctionnel de Privas ne se tiendra pas avant huit mois. Le procès d'un membre de la communauté rurale, Longo Maï, a été reporté au 19 novembre 2024. Le quinquagénaire est soupçonné d'avoir abattu sept chiens de chasse le 20 décembre dernier à Chanéac. Le procès qui devait se tenir ce 19 mars a été reporté.
Le tribunal judiciaire de Privas a décidé mardi 19 mars que le procès de Manuel Merlhiot serait repoussé. L'homme de 51 ans est soupçonné d'avoir tué sept chiens de chasse le 20 décembre dernier à Chanéac, serait repoussé. L'audience qui devait se tenir ce jour, aura lieu le 19 novembre prochain, dans huit mois.
7 chiens abattus
Le 16 décembre dernier, sept chiens de chasse appartenant à des chasseurs d'Arcens ont été abattus sur une propriété privée alors qu’ils s’attaquaient aux cochons de la communauté rurale "Longo Maï" installée sur la commune de Chanéac, dans la montagne ardéchoise.
C'est en marge d'une battue aux sangliers que se sont déroulés les faits. La meute de chiens se serait mise à poursuivre un sanglier à toute allure, jusqu'à sortir totalement du champ de vision des chasseurs. Lorsque ces derniers ont retrouvé leurs chiens, grâce aux balises GPS intégrées à leurs colliers, ils étaient morts. Ils ont retrouvé les cadavres des sept chiens sur un terrain privé, non clôturé, de la communauté Longo Maï. Une découverte choquante pour les chasseurs. Ces derniers ont récupéré les corps des animaux avant de quitter les lieux.
Du côté de Longo Maï, on explique avoir voulu sauver leurs animaux d'élevage qui se trouvaient sur leur terrain. Les cochons, élevés en plein air, auraient été frénétiquement pris pour cible par la meute de chiens de chasse. Sandra, un témoin membre de la communauté agricole, avait rapporté avoir assisté à l'époque à une véritable scène de curée. Une scène d’une violence extrême, avec des chiens qui mordraient les cochons. La jeune femme avait également expliqué avoir essayé avec d’autres membres de Longo Maï de leur faire lâcher prise. En vain.
Nombreuses parties civiles
L'association communale des chasseurs agréée d'Arcens a déposé plainte le jour des faits. L'audience qui doit se tenir à l'automne s'annonce très tendue, car dans ce dossier, les parties civiles sont nombreuses. À commencer par les propriétaires des chiens, l'association communale des chasseurs d'Arcens, mais aussi la Fédération départementale de chasse de l'Ardèche, la Fédération des associations de chasse aux chiens courants, la Fondation Brigitte Bardot et enfin la SPA Paris.
De leur côté, les avocats du prévenu, pour qui l'enquête a été faite à charge, ont décidé de faire citer de nouveaux témoins à la barre. Face à une audience qui s'annonce longue, au regard du nombre de parties civiles et des nouveaux éléments que la défense souhaite apporter, le choix a été fait de reporter les débats.
L'enjeu pourrait aussi être médiatique : le prévenu est fils de Pierre Conty, qui avait défrayé la chronique dans les années 80 en Ardèche.