Gros plan sur un métier méconnu. Celui de surveillant pénitentiaire. Dans la maison d’arrêt de Privas, en Ardèche, Hélène fait ce métier depuis 21 ans. Dans cette profession, la vigilance est le maitre mot.
"On doit toujours être sur le qui-vive. A chaque moment, il peut se passer quelque chose, on doit toujours être vigilant", insiste Hélène, surveillante pénitentiaire au sein de la maison d'arrêt de Privas, en Ardèche. Son quotidien est rythmé par l'ouverture et la fermeture des cellules, le contrôle des effectifs, quatre fois par jour. Hélène doit veiller sur 69 détenus. Mais son métier ne se limite pas à cette tâche.
Respecter et se faire respecter
Garder ses distances, préserver son anonymat, savoir se faire respecter, avoir de la rigueur jusque dans la tenue. Les règles de conduite derrière les murs de la maison d'arrêt sont élémentaires pour cette surveillante pénitentiaire à l'accent chaleureux. Chacune de ses missions requiert une vigilance sans faille. Dans la maison d’arrêt à Privas, les peines des détenus peuvent être très lourdes. Les détenus sont des hommes et ce n'est pas un problème.
"Le relationnel que l'on doit avoir avec eux, c'est essentiellement le respect, la politesse. On parle bien, ils nous parlent bien !" La surveillante sait se faire respecter. "Le relationnel est plus direct. On ne tergiverse pas pendant des jours", résume Hélène.
S'adapter en permanence
Horaires décalés, jours fériés travaillés. Exit aussi les week-ends ou les fêtes en famille. Les journées d'Hélène commencent tôt et elles finissent tard. Concilier vie professionnelle et vie privée, "ce n'est pas facile tous les jours ! Il faut jongler avec la famille", convient Hélène. L'adaptation, c'est le maître-mot. Le milieu carcéral exige un mental à toutes épreuves. Hélène reconnait alors parfois quelques contrariétés : "ça m'est arrivé par le passé de ramener à la maison des problèmes, de me poser une multitude de questions : est-ce que j'ai bien fait ?"
L'équilibre familial est un pilier et aide à prendre du recul. "La famille, le conjoint, les enfants nous aident beaucoup et nous font avancer", assure Hélène.
"On arrive à compartimenter les choses. Mais on ne peut pas tout laisser au travail", explique la surveillante. Elle ne le cache pas, lorsqu'elle rentre chez elle, Hélène a besoin d'ouvrir "portes et fenêtres", "de faire des courants d'air". C'est sa manière de "décompresser".
C'est un concours administratif qui l'a amenée là. Si cette profession n'était pas une vocation au départ, elle lui trouve des atouts. A commencer par l'absence de routine. "C'est un métier très diversifié. On n'a pas que les missions de surveillance. Il y a une multitude de fonctions internes. C'est très varié. On travaille avec de l'humain, chaque jour est différent." Cette mère de famille est surveillante pénitentiaire depuis 21 ans. "Aujourd'hui, je ne changerais pas de métier", affirme-t-elle.