Prime Covid 19 : le compte n'y est toujours pas pour les soignants de l’Ardèche

Un décret correctif est paru au Journal Officiel mercredi 10 juin pour l'attribution de la prime Covid. Mais seule une minorité des personnels des hopitaux d'Aubenas et d'Annonay sont concernés.

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Il porte le numéro 698. Le décret modifiant la liste des bénéficiaires de la "prime Covid" a été adopté cette semaine et est paru au Journal Officiel ce mercredi 10 juin. Mais l'Ardèche ne figure toujours pas dans la liste des 40 départements concernés. Seuls les deux établissements hospitaliers d'Aubenas et d'Annonay ont été ajoutés à la liste des récipiendaires, en plus de celui de Privas.

Le député PS de l'Ardèche, Hervé Saulignac, qui avait interpellé le gouvernement à l'Assemblée Nationale mi-mai, n'en décolère pas : "Cela ne va concerner au final que très peu de personnes. Uniquement les soignants ayant exercé en unité Covid à Aubenas et Annonay. Et pas les blanchisseurs, les cuisiniers, tous ceux qui certes n'étaient pas au contact direct des malades mais qui ont fait tourner la boutique, en étant même réquisitionnés", précise l'élu. "Et ce sont les directeurs d'établissement qui vont devoir choisir à qui ils octroieront la prime maximum. C'est une correction à minima. L'Ardèche a vraiment été oubliée."

Le député a donc envoyé un nouveau courrier au ministre de la santé Olivier Véran. 

De leur côté, les principaux syndicats hospitaliers expriment eux aussi leur déception et leur incompréhension. Même si, comme le souligne le délégué syndical CFDT de l'hôpital d'Annonay, Christophe Mercier, "on s'y attendait un peu! Comparé à Paris par exemple, l'Ardèche surtout dans le nord était en zone verte". Pour lui aussi, qui réclamait une prime égalitaire,  "40% de bénéficiaires de la prime maximum, cela fait 60% de déçus! Et dans ces déçus, il y a par exemple les personnels qui travaillaient à la buanderie, qui ont dû traiter le linge des malades du Covid. Eux aussi ont pris des risques. Et eux aussi ont fait des vacations de 12 heures pour éviter un trop grand afflux de salariés dans l'enceinte de l'hôpital."

 

Promesses non tenues                                                                                                                                                                                                                                                                                                 

 Pour rappel, le 14 mai dernier le gouvernement publie un décret officialisant une prime de 1500 euros pour les personnels soignants de 40 départements, supposément les plus touchés de France. Y figurent notamment le Rhône et la Drôme...mais pas l'Ardèche, pourtant 3e département le plus touché de la région! Les élus ardéchois, en colère, montent au créneau et au micro de l'Assemblée Nationale pour exprimer à voix très haute leur colère! Le ministre de la santé, Olivier Véran reconnait alors que des oublis sont à corriger. Quinze jours plus tard, à la fin mai, le cabinet du ministre de la santé fait savoir aux parlementaires ardéchois que leurs soignants ne seraient pas oubliés. 

Finalement, seule une partie de ces personnels percevront cette prime de 1500 euros contre 500 euros pour les autres.

Revalorisations salariales

Mardi 16 juin un mouvement national de grève est prévu dans les hôpitaux publics. Et les Ardéchois seront dans la rue, à Privas, Aubenas, Annonay et même Villeneuve de Berg ou Joyeuse. Ils réclameront à leur ministre une hausse de la grille indiciaire des salaires, inchangée depuis 2010. Et ils espèrent être soutenus par la population: "Tout le monde nous a applaudis chaque soir à 20h pendant le confinement. Si les gens descendent dans la rue avec nous et qu'ils nous applaudissent tous, en lieu et place des slogans, cela aurait une symbolique forte, vous ne croyez pas?" conclut le délégué CFDT d'Annonay.

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