Ils ont entre 18 et 27 ans. Certains d'entre eux ne connaissaient rien au monde de la cuisine et pourtant ils ont créé un restaurant à Aubenas en Ardèche en un mois, aidés par une association ! Le résultat est bluffant.
Logan, Miri, Hugo et quatre autres camarades ont créé leur restaurant en un mois à Aubenas en Ardèche. Ils ne se connaissaient pas et ont été choisis sur des critères de motivation par l'association qui pilote le projet.
Sept jeunes dans l'aventure
Miri a déjà été commis de cuisine pendant une saison, mais c'est la première fois que le jeune homme de 20 ans est chef de restaurant. Il a grandi avec des parents aux fourneaux. Ce défi le rend très fier.
Je suis content, ça me donne le sourire. Les gens ont bien mangé. C'est important un estomac plein.
Mirijeune cuisinier
Au total, ils sont sept à avoir créé le restaurant : Bob’in the kitchen. Tous de milieux différents. Il y a un mois, ils ne se connaissaient pas. Et aujourd’hui, ils font partie de la même équipe. "Je dois apprendre, je suis encore un peu lent dans certaines tâches. Voilà une semaine qu'on est là. J'ai déjà beaucoup appris. On se débrouille comme on peut" philosophe Logan, 18 ans, avec un large sourire. Lui s'occupe du service en salle, mais il aide aussi en cuisine le matin. "Je sais apprendre, je sais comprendre, je sais parler avec les gens". Son nouveau métier lui correspond mieux, il est bien loin de sa formation initiale de menuisier qui ne l'avait pas vraiment convaincu.
Un accompagnement professionnel
Tous les sept ont travaillé l'esprit d'équipe, les investissements, la préparation des menus, la sélection des fournisseurs et l'organisation du travail. Des réajustements de leur modèle économique sont programmés au fil des semaines.
Ils ne sont pas pour autant lâchés dans la nature. Ces nouveaux restaurateurs peuvent compter sur les conseils et le soutien de Sébastien Sainlot, formateur cuisinier. "Je vérifie avec eux comment ils vont produire. Je surveille les quantités, les commandes et le respect des règles d'hygiène".
Monter une entreprise en un mois, devenir son propre patron, ce rêve est devenu réalité grâce à des associations d’insertion professionnelle. "C'est une entreprise coopérative jeunesse montée avec différents financements. Les jeunes sont stagiaires de la formation professionnelle, donc payés par la Région" explique Clara Gibert, coordinatrice jeunesse à l'association Amesud. Ils ont signé un contrat CAPE (entrepreneur salarié) qui a pour vocation de permettre de tester une activité. Ils sont coresponsables et se partagent la gestion du restaurant. En fin de saison, ils se partageront les bénéfices.
Le plaisir est bien dans l'assiette
La cuisine est basée sur des produits frais de saison. Les clients sont séduits par le concept, et apprécient le résultat dans l’assiette. "Le service est super-pro même s'il y a encore des trucs à roder. Ils s'en sortent très bien pour des jeunes qui commencent à peine" salue un client. Son voisin a apprécié les frites maison et la cuisson de son steak. Pour les services, rien à redire. Sur Tripadvisor, les deux premiers commentaires saluent l'énergie et l'enthousiasme de la toute jeune équipe.
Pour l'instant le restaurant est ouvert tout l'été pour le déjeuner. Situé en dehors du centre-ville, à l'écart des autres établissements, c'est aussi un test grandeur nature pour le site. Si l'aventure fonctionne, il pourrait perdurer le reste de l'année.