L'Ardèche veut redevenir une terre de truffes comme elle le fut au XIXe siècle. Le sol argilo-calcaire du sud du département et le long de la vallée du Rhône est idéal pour cette culture. Un plan région est financé depuis 2019 pour encourager les plantations.
L'Ardèche a une longue histoire trufficole. Elle produisait une vingtaine de tonnes dans les années 1880. Aujourd'hui, ses 140 trufficulteurs atteignent la tonne par an. Un chiffre qui pèse peu sur le territoire où la production avoisine les 40 tonnes. Mais le département cherche à retrouver sa place dans cette activité et des aides sont allouées pour planter des arbres.
Un sol calcaire propice et des progrès de culture
La Drôme voisine en produit sept fois plus. Pourtant, les sols ardéchois sont, eux aussi, riches en calcaire. "On a des sols argilo-calcaires qui sont propices pour la trufficulture. Avant, on en trouvait énormément en sauvage" explique Gérard Blaye. Elles se raréfient en raison du réchauffement climatique et de la présence des sangliers, développe le trufficulteur de Saint-Sernin.
Aujourd'hui, c'est une vraie culture organisée, maîtrisée. Les techniques ont évolué et assurent de meilleurs rendements. "Quand j'ai planté il y a 25 ans, c'était 20 à 30% d'arbres qui produisaient. Aujourd'hui, les pépiniéristes nous garantissent beaucoup plus si on fait tout ce qu'il faut faire. On est dans une culture maîtrisée maintenant. On a fait beaucoup de progrès". Il faut tout de même attendre une dizaine d'années avant que l'arbre ne produise le fameux champignon.
Un plan d'aide pour planter
Pour relancer la filière truffe en Ardèche, un plan régional a été lancé : un trufficulteur du sud de l'Ardèche et de la Vallée du Rhône touche 9 euros d'aide par arbre planté. Sachant qu’en moyenne, il coûte 13 euros. Des plans de formation sont en place. "C'est quelque chose qui apporte une attractivité supplémentaire à l'Ardèche puisque la truffe a une image de gastronomie et luxe qui va très bien avec nos autres points forts comme la viticulture par exemple" argumente Martine Voilqué, présidente du syndicat des trufficulteurs d'Ardèche.
460 hectares de truffières ont été cartographiés avant le lancement de ce plan, en 2019, ce qui équivaut à 500 000 arbres. Depuis, 8 000 arbres ont été plantés "et cela sans aucun produit chimique" précise Martine Voilqué.
En Ardèche ou chez ses voisins, une chose mettra tout le monde d'accord. C’est en janvier et février qu'elle est meilleure et dévoile tous ses arômes. Pour les amateurs et les curieux, Ruoms fêtera la Saint-Valentin avec un peu d'avance avec un marché et un dîner à la truffe dimanche 11 février.