Le suspect de l'attentat a envoyé un selfie avec la tête de sa victime décapitée. Les enquêteurs ont découvert la photo sur son téléphone portable mais n'ont pas encore identifié l'identité du destinataire. Selon l'AFP, le "suspect commencerait à parler".
Ce selfie macabre a notamment été envoyé vers un numéro canadien, a-t-on appris de sources proches du dossier, mais la localisation de son contact n'est pas établie, ce numéro pouvant être un simple relais avant un rebond vers une autre destination. Rien ne permet notamment d'affirmer que ce contact se trouverait en Syrie.
Si rien ne laisse penser qu'il ait été accompagné d'un complice ce vendredi 26 juin sur le site de l'attentat, les enquêteurs cherchent à déterminer d'éventuelles complicités, en France comme à l'étranger. Sa garde-à-vue a été prolongée ce samedi 27 juin. Elle devrait durer 96 heures, comme la loi l'autorise en matière de terrorisme.
Toujours en garde-à-vue également, son épouse et sa soeur, qui tiennent le même discours : "rien ne laissait penser une seule seconde qu'il puisse en arriver là".
Si pour l'heure l'attentat en Isère n'a pas été revendiqué, la présence de drapeaux où était écrite la profession de foi islamique entourant la tête de la victime accrochée au grillage d'enceinte de l'usine, rappelle les mises en scène macabres du groupe État islamique (EI) qui, le même jour, a revendiqué l'attaque de Sousse, et l'attentat au Koweït.
Fiché de 2006 à 2008 par les services de renseignements pour radicalisation, Yassin Salhi, originaire du Doubs et fraîchement arrivé à Saint-Priest, dans la métropole lyonnaise, avait de nouveau été repéré entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise.
Il s'était radicalisé à Pontarlier (Doubs) au début des années 2000 au contact d'un homme soupçonné d'avoir préparé avec des militants d'Al-Qaïda des attentats
en Indonésie.
Les enquêteurs ont par ailleurs entendu les salariés de l'entreprise dans laquelle le suspect travaillait, et à priori "rien ne confirme l'existence d'un quelconque contentieux de l'homme avec son employeur". L'épouse de la victime a témoigné : elle l' avait vu pour la dernière fois peu après 07H30 dans leur société de transport de Chassieu, dans le Rhône. Elle a alors "croisé Salhi avant de constater que son mari n'était plus dans l'entreprise" selon une source proche du dossier, confirmant une information de M6.
Le point sur l'enquête
L'autopsie de la victime "n'a pas livré de résultat définitif", mais le suspect "a commencé à parler"
Les premiers résultats de l'autopsie sur la dépouille du chef d'entreprise assassiné et décapité n'ont pas encore permis de déterminer les causes de sa mort, a indiqué samedi une source proche du dossier.
Des traces d'asphyxie par étranglement et d'égorgement ont été retrouvées. Mais "les constatations médico-légales ne permettent pas à ce stade, en l'état des examens pratiqués, d'affirmer quand la victime est décédée: après l'asphyxie, après l'égorgement ou du fait de la décapitation", a expliqué cette source, précisant que des examens complémentaires allaient être effectués.
Selon l'AFP, qui cite ce soir "une source proche du dossier",Yassin Salhi a commencé à parler aux enquêteurs après avoir gardé le silence depuis son arrestation .
"Il était mutique mais il change de position" et "commence à s'expliquer sur le déroulé des faits", a ajouté cette source, sans plus de détail sur les déclarations
de l' homme. Celui-ci devrait être transféré dans la journée de dimanche dans les locaux de la police antiterroriste près de Paris.
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