Quelle scolarisation pour un enfant autiste ? Aucune vous répondra la mère de Tom. Ghislaine Vincent dénonce l'exclusion scolaire subie par son fils et se bat pour créer une structure adaptée.
Il communique en désignant des vignettes, chaque mot prononcé lui demande d'intenses efforts. Tom est ce qu'on appelle un autiste non-verbal. A 14 ans, il a le niveau d'un enfant de maternelle. Nous ne l'avons pas rencontré dans une salle de classe mais dans le salon de la maison familiale devant une tablette tactile avec sa mère en guise d'enseignante.
Comme 80% des autistes, il n'a jamais été scolarisé ou presque. La Loi de 2005 affirme pourtant le droit à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants handicapés. Tom a bien été inscrit dans une CLIS, une classe d'inclusion scolaire. L'expérience n'aura duré que deux mois. "On nous a dit : "Tom n'a rien à faire dans cette classe", on ne lui pas donné sa chance", se désole Ghislaine. "Il aurait pu s'adapter s'il avait eu plus de temps de prise en charge".
Aujourd'hui, Tom est le numéro 67 sur la liste d'attente d'un Institut médico-éducatif qui dispose d'une vingtaine de places. Il n'y entrera pas avant ses 17 ans. Et quelle sera ensuite sa vie d'adulte ? Sa mère la rêve dans une maison adaptée à son handicap, entouré d'autres autistes. Cette maison n'existe pas, alors Ghislaine a décidé de la créée. Encore un combat...