Le loup fait encore débat, et pas seulement dans les Alpes. La dernière décision du préfet de la Drôme, qui a autorisé l'abattage d'un loup dans le Diois, est attaquée par des défenseurs du canidé (ASPAS) devant le Tribunal administratif de Grenoble.
Ce mercredi 30 septembre, l'audience aura duré près de deux heures. Et au sortir du tribunal, alors que l'affaire a été mise en délibéré, chacun campait sur ses positions.
Le préfet de la Drôme a autorisé des tirs après que deux prédateurs ont notamment tué une brebis en plein jour, dans le Haut Diois. C'est "un prélèvement renforcé", c'est à dire qu'outre les gardes de l'ONCFS et les lieutenants de louveterie, des chasseurs formés ont désormais l'autorisation de tirer un seul loup.
Ce type prélèvement est réglementé. Avant toute décision, les éleveurs doivent apporter la preuve qu'ils ont utilisé tous les moyens de défense définis par la loi: clôture électrique, présence d'un berger ou d'un chien Patou.
Les grades de sécurisation, c'est justement ce que conteste les défenseurs du loup qui estiment que toutes les normes ne sont pas respectées. Pour l'ASPAS, "la solution n'est pas dans les abattages mais dans un changement profond des pratiques d'élevage et du système de subventionnement des éleveurs qui n'incite actuellement pas suffisamment aux bonnes pratiques".
Reportage Florine Ebbhah et Yves-Marie Glo
A noter, le tribunal administratif de Toulon a récemment donné raison à l'ASPAS, Ferus et One Voice, en suspendant d'urgence l'arrêté préfectoral du 06/08/15 qui ordonnait illégalement le "tir de prélèvement renforcé" de 4 loups pour une durée de 6 mois sur 15 communes dans le nord du Var.