Le 15 décembre dernier, un éleveur de la commune de Dammarie en Puisaye a constaté que son troupeau de brebis avait fait l'objet d'une attaque d'un loup. Cinq brebis sont mortes tandis que trois autres ont été blessées.
L'attaque d'un loup a fait de lourds dégâts chez un éleveur du Loiret. Au total, huit brebis ont été attaquées, cinq sont mortes et trois sont blessés. La préfecture du Loiret informe qu'il s'agit "de la première prédation avérée d'une proie domestique par loup dans le Loiret et la troisième dans la région Centre-Val de Loire".
Benoit Joseph, éleveur à Dammarie-en-Puisaye a découvert la perte de son troupeau le dimanche 15 décembre. "Je suis venu nourrir mes bêtes samedi et tout allait bien. J'y suis retourné le lendemain après-midi et j'ai découvert des brebis prélevées", témoigne-t-il.
"J'ai pensé à des chiens qui étaient passés par là et qui s'étaient fait plaisir dans la nuit. Je n'ai pas pensé aux loups parce que nous n'avons jamais eu l'occasion d'en avoir dans le coin. Ils sont dans les montagnes, pas dans les plaines", poursuit-il.
Un élevage de 17 bêtes
L'éleveur a ensuite fait le tour de son pré pour vérifier ses enclos, où il n'a pas vu de trous dans les grillages. "Le loup a dû passer par-dessus et attaquer tout ça." Sur un élevage de 17 bêtes, cinq brebis sont mortes, une est entre la vie et la mort tandis que deux autres sont blessées.
"Deux ont été mangées, une a été tuée, une autre a été blessée puis est morte le lendemain, et une autre qui a fait un arrêt cardiaque de peur. Une est blessée et je tente de la soigner, mais elle est touchée à la gorge. Deux autres sont blessés aux cuisses arrières", explique Benoit Joseph.
Le mardi 17 décembre, un membre de l'Office français de la biodiversité a constaté les dégâts et fait des prélèvements sur les bêtes pour vérifier l'origine des faits. "Il a envoyé tout ça en analyses et on a eu les résultats hier matin (le 19 décembre) comme quoi c'était bien un loup qui avait attaqué", poursuit l'éleveur du Loiret.
À la suite de cet événement, l'éleveur a installé une caméra de présence dans son pré depuis ce mardi 17 décembre. "Rien ne s'est passé, le loup n'est pas réapparu", précise-t-il.
Des mesures de sécurité prises par la préfecture
Après avoir pris connaissance de ces informations, la préfecture a pris plusieurs mesures :
- Une vigilance accrue du secteur mise en place par les agents de l'Office français de la biodiversité.
- Une indemnisation des pertes directes et indirectes subies par l’éleveur concerné dans les meilleurs délais.
- Une information des éleveurs susceptibles d'être concernés dans le secteur afin d'assurer une
vigilance accrue de leurs troupeaux. - Une organisation d’une prochaine cellule de veille loup réunissant l’ensemble des acteurs concernés.
Ce type d’observation fortuite et isolée n'est pas surprenante en automne, cette saison correspondant à une étape importante du cycle biologique de l’espèce appelée la dispersion : les jeunes nés au printemps prennent leur place au sein du groupe, contraignant d’autres individus à quitter la meute pour chercher un nouveau territoire.
Préfecture du Loiret.
Le loup est une espèce protégée, et "avait déjà été observé en septembre 2018 dans la commune d'Ingrannes et a été observé récemment dans le département voisin de la Nièvre", note la préfecture.