Sentiment d'insécurité ou économie d'énergie : on vous explique pourquoi l'éclairage public nocturne pourrait revenir dans les rues de Limoges

Émile Roger Lombertie, le maire de Limoges (Haute-Vienne) a annoncé, lors du dernier conseil municipal, vouloir rétablir l'éclairage nocturne dans toute la ville, une proposition que réclamait l'opposition depuis des années. Plusieurs facteurs justifient ce revirement. Tour d'horizon des avantages et inconvénients.

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C'est peut-être bientôt la fin des ruelles sombres à Limoges. Émile Roger Lombertie, le maire de la ville, nous explique son changement de position. "Ce n'est pas un revirement, mais l'évolution naturelle des choses", précise-t-il lors d'un entretien téléphonique accordé à France 3 Limousin.

La mairie avait décidé en 2021 d’éteindre l’éclairage public entre 23 h 30 et 5 h 30, sauf sur les axes de circulation et les zones placées sous vidéo surveillance. Le but était de respecter la loi Grenelle 2 relative à l'environnement. "Il y avait la nécessité de protéger la biodiversité. Ces éclairages peuvent perturber les chauves-souris, les oiseaux migratoires, c'est ce qu'on appelle la trame noire", explique l'élu.

C'était aussi un moyen pour la municipalité de réaliser des économies :

Nous nous sommes rendu compte qu'avec l'augmentation du prix de l'électricité, assurer l'ensemble de l'éclairage permanent allait être très coûteux. [...] Cela a permis de réaliser des économies de un million d'euros.

Émile Roger Lombertie

Maire de Limoges (Haute-Vienne)

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Un réseau d'éclairage vieillissant

La ville de Limoges dispose d'un réseau d'éclairage vieillissant qui n'a pas été modernisé, ce qui représente "un double handicap : celui de consommer beaucoup d'énergie et d'avoir des ampoules en sodium qui vont disparaître", détaille Émile Roger Lombertie.

L'objectif est donc de remplacer l'ensemble du réseau par des LED, plus économe en énergie. "10 000 ont été changés et 10 000 devront être changés." Le renouvellement total devrait être fait pour mi-2026. L'élu n'a pas avancé de chiffres précis pour le coût total de cette opération.

Il y a également la question de l'insécurité relevée par certains habitants, même si le maire affirme "qu'il n'y a pas de confirmation" entre l'insécurité et la fin de l'éclairage nocturne. Il comprend toutefois "la peur des habitants", c'est pourquoi, en attendant le changement du réseau d'éclairage, il envisage de prolonger à "une heure du matin avant d'éteindre les lumières."

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Une demande de longue date

Cette décision, une fois n'est pas coutume, a été saluée par l'opposition qui réclamait le retour de l'éclairage nocturne depuis plusieurs mois. "Je suis content qu'il se rallie à nos idées et j'espère qu'il aura encore plus d'idées en ce qui concerne l'environnement et la sécurité", commente Thierry Miguel, vice-président en charge du sport et de la vie associative. 

Je connais des femmes dans le secteur Carnot qui n'osent plus rentrer tard, après un cinéma ou un restaurant. Il y a aussi des personnes âgées qui risquent de se blesser, parce qu'elles ne voient pas bien.

Thierry Miguel

Vice-président en charge du sport et de la vie associative

Il souligne l'importance de prendre en considération l'enjeu environnemental, tout en garantissant la sécurité des habitants. Selon lui, cette absence d'éclairage nocturne dans certaines rues augmente ce sentiment d'insécurité.

Le chef de l'opposition s'interroge toutefois sur le lien entre cette décision et l'approche des élections municipales de 2026.

Rassurer les habitants

Le bilan de sécurité 2023 sur le département publié en février 2024, "confirme que la Haute-Vienne reste un département dans lequel délinquance et criminalité s’inscrivent toujours dans des registres peu élevés." Par exemple, les atteintes aux biens (vols, cambriolages) ont diminué de 10,3% entre 2022 et 2023. Toutefois, les violences physiques, d’une manière générale, ont augmenté "avec 2 223 actes recensés en 2023 contre 2 104 en 2022, 1 688 en 2021, soit une hausse de 5,7 %."

Cela s'explique par plusieurs éléments "notamment la libération de la parole et une facilitation des dépôts de plaintes, en particulier dans le domaine des violences sexuelles et familiales." Ce retour à l'éclairage permettrait donc de rassurer les habitants même si "ça ne suffira pas, il faut rétablir la police de proximité", estime Thierry Miguel.

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