Le cadavre d'un agneau a été découvert dans la commune de Corquilleroy. C'est la seconde attaque de loup avérée dans le département depuis le 15 décembre.
L’attaque s’est déroulée dans la nuit de lundi à mardi. Dans son jardin de Corquilleroy, petite commune située au nord-ouest de Montargis, Michel Poinloup, un retraité, a fait dans la matinée une macabre découverte. L’un de ses agneaux vient d’être éventré.
Confirmation de l'Office français de la biodiversité
Cet ancien agriculteur ignorait la présence et la menace du Canis lupus dans le département, mais à la vue du cadavre de l’animal, le constat lui parait sans appel, l’attaque provient d’un loup !
Cette hypothèse, longtemps restée hautement probable, vient d’être validée par l’OFB, l’Office français de la biodiversité, l’organe qui coordonne le réseau national loup.
A la suite de l’attaque, ce dernier a immédiatement été saisi et ce jeudi matin plusieurs agents ont été dépêchés sur place.
La mission de ces derniers a consisté à évaluer l’environnement, "pour voir comment la scène a pu se dérouler" explique Jean Mendy, chef du service départemental de l’OFB. Un maximum d’indices, les plus précis possibles, ont donc été collectés puis remontés au réseau national.
La confirmation de cette attaque de loup n’est pas une surprise pour certains habitants qui, après avoir vu des photos de l’animal éventré, décrivent une scène violente.
Un face-à-face avec le loup
Henri Simon, le président de la société de chasse de la commune, en avait lui déjà le cœur net avant tout le monde. Il a pu observer le fameux loup de ses propres yeux à deux reprises.
D’abord en se rendant au supermarché à 8h30 du matin, "Il a traversé la route à environ 70 mètres de moi. Au départ je pensais que c’était un gros chien" explique-t-il tout simplement.
Mais une heure plus tard, une connaissance l’appelle et l’alerte : un chien serait en train de courser un chevreuil.
Pour moi c’était un loup, sa corpulence et sa démarche n’étaient pas celles d’un chien.
Henri Simon, président de la société de chasse
Henri Simon, qui ne peut rester sur cette information, décide d’investiguer. Il monte dans son 4x4 et embarque avec lui sa paire de jumelles. Il retombe sur le loup. "Plus je le voyais arriver, plus je me disais que c’était un gros chien. A un moment donné, il s’est arrêté et s’est mis à regarder derrière. Pour un chien ça n’est pas courant. Ça m’a interpellé" explique-t-il.
Le loup répétera l’action trois fois avant de filer à travers les bois.
Un comportement qui n’est définitivement pas celui d’un chien, assure le chasseur : "Pour moi c’était un loup, sa corpulence et sa démarche n’étaient pas celles d’un chien" .
Ne voulant pas passer pour quelqu’un qui a "perdu la tête", Henri Simon n’a fait part de ce "face-à-face" à personne, jusqu’à l’attaque dont a été victime l’agneau.
Deux observations de loup confirmées dans le Loiret
Cette double observation d’un grand canidé, à deux endroits différents, et à 1h d’intervalle, fait craindre au chasseur la présence de deux loups sur le territoire.
Ce jeudi soir, l’OFB confirme que deux observations de l’animal ont bien été effectuées dans le Loiret, dans les communes de Beaune la Rolande et de Cepoy.
Des photographies de particuliers ont été envoyées à l’OFB avant d’être analysées.
L’inquiétude des éleveurs ovins
Dans cette commune de moins de 3 000 habitants, ces images puis l’attaque ont eu un fort retentissement. Stupéfaction et affolement chez les habitants. Inquiétude pour les éleveurs.
Chantal Michoux est éleveuse dans la commune. Elle n'a pas attendu la confirmation que l'attaque provenait d'un loup pour décider d’actions préventives.
On ne va pas passer des nuits tranquilles. Quand vous trouvez vos bêtes égorgées, ça vous fait un choc, ça fait très mal.
Chantal Michoux, éleveuse d'ovins
Pour éviter que son cheptel ne soit victime du loup, elle a décidé de mettre en place une surveillance accrue. Des caméras de chasse vont être installées et deux chiens seront positionnés aux deux extrémités de la bergerie. "On ne va pas passer des nuits tranquilles. Quand vous trouvez vos bêtes égorgées, ça vous fait un choc, ça fait très mal" se justifie-t-elle.
Deux attaques en 10 jours dans le Loiret
Une inquiétude encore plus importante qu’il s’agit dans le département de la seconde prédation avérée d'une proie domestique par le loup. La première étant intervenue il y a seulement dix jours.
Un troupeau de brebis avait été attaqué le 15 décembre dernier à Dammarie- en-Puisaye, près de Gien. Cinq bêtes avaient été tuées.
Les services de l’État rappellent que ce type d’observation n’est pas surprenante.
L’espèce peut être présente sur l’ensemble du territoire, avec des individus en dispersion qui peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres en quelques jours avant de se fixer à un endroit.
Les habitants de Corquilleroy et de ses alentours sont à présent prévenus, gare au loup !