Mercredi 7 avril, l’armée de l’Air et de l’Espace organise un grand exercice simulant un raid de frappes nucléaires. L’Auvergne sera le théâtre de la partie combat. Il s’agit bien sûr d’une simulation.
Une opération simulant un raid nucléaire dans le ciel d’Auvergne va avoir lieu mercredi 7 avril. Pas de panique, il s’agit d’un entraînement mené par l’armée de l’Air et de l’Espace. Cette opération, baptisée Poker, est menée 4 fois par an. Il s’agit d’un raid de démonstration de la dissuasion nucléaire aéroportée. Un chargé de communication de l’armée de l’Air et de l’Espace explique : « Cette opération Poker met en œuvre une cinquantaine d’appareils : Rafale, Mirage, avions ravitailleurs A330 Phénix et C135, avion de détection et de contrôle Awacs…Des avions « amis » vont reproduire le raid aérien chargé de délivrer – fictivement – l’armement nucléaire, et des avions « ennemis » vont chercher à s’y opposer. Egalement au sol, des systèmes de défense sol-air sont déployés pour essayer d’empêcher le raid aérien de rentrer dans un territoire ennemi simulé : le centre de la France. Tout est fait pour reproduire de manière la plus réaliste possible ce qui se passerait le jour J. L’objectif est certes d’entraîner les équipages à réaliser cette mission complexe et difficile, mais aussi et surtout de démontrer la crédibilité de la dissuasion nucléaire française. »
Un exercice de jour
Cet exercice a exceptionnellement lieu de jour. Habituellement, il s’effectue de nuit pour ne pas gêner l’aviation civile. En raison de l’épidémie de COVID, le trafic aérien est faible. Aussi, en coordination avec l’aviation civile, les militaires ont eu la possibilité de s’entraîner de jour afin de pousser davantage les tactiques et le réalisme. Le chargé de communication poursuit : "Cette opération a principalement lieu au départ de 3 bases aériennes : Saint-Dizier, Avord et Istres. Après plusieurs jours de montée en puissance progressive sur ces bases, les différents appareils vont recevoir l’ordre de décoller demain matin selon un scénario inventé. Ils vont d’abord se rassembler en haute altitude au nord de la Bretagne, ravitailler en vol et descendre le long de la côte atlantique jusqu’aux Pyrénées. Puis, après un nouveau ravitaillement en vol, ils vont rejoindre la Méditerranée. Cette première phase de vol simule une projection lointaine du raid nucléaire – plusieurs milliers de kilomètres".
Les avions du raid se cachent, notamment dans le relief, pour passer et pouvoir réaliser leur mission
Il ajoute : "Puis en début d’après-midi, les avions du raid vont commencer la phase tactique à proprement parlé : ils vont passer en basse altitude et pénétrer le territoire ennemi – le centre de la France- défendu par leurs camarades aviateurs. Il est donc fort possible qu’il y ait un certain nombre de personnes dans le centre de la France qui entende les avions voler à basse altitude ! Pas d’inquiétude, cela fait partie du scénario. Si les avions du raid volent si bas, c’est pour pénétrer le territoire ennemi en passant sous les seuils de détection radar. Bref, les avions du raid se cachent, notamment dans le relief, pour passer et pouvoir réaliser leur mission".
Une opération observée en France et à l'étranger
Au final, cette opération Poker durera environ 6-7 heures de vol. Observée par les alliés de la France comme par ses compétiteurs, elle a pour but de "démontrer le savoir-faire et la détermination de la France à protéger ses intérêts vitaux". La crise de la COVID n’empêche nullement la France et ses Armées à se préparer et à opérer en toutes circonstances. « S’il y a bien une chose qui fonctionnera toujours, quelle que soit la crise, c’est bien la dissuasion nucléaire. Poker, en plein milieu de la COVID 19, prouve qu’on ne baisse pas la garde » souligne le chargé de communication de l’armée de l’Air et de l’Espace.