Tous les ans, les légionnaires du deuxième régiment étranger d’infanterie fabriquent et exposent leurs crèches de Noël. Nous avons suivi la conception de l'une d'entre elles, dans la cathédrale de Nîmes.
Ils ne passeront pas les fêtes en famille. À Nîmes, 1300 légionnaires du deuxième régiment étranger d'infanterie se tiennent prêts. Ils peuvent être mobilisés à tout moment. Mais avant Noël, le régiment s’accorde une petite pause.
Une crèche avec les moyens du bord
Direction la Cathédrale de Nîmes pour installer une crèche. Tous les ans, les soldats de la légion rivalisent d’imagination, avec les moyens du bord. "On a fabriqué un petit berceau avec une palette, explique Damien, légionnaire. On a posé de la paille, et je pense que ça ressemble le plus possible à l'original."
Pour lui, c'est aussi un moment de partage avec les autres légionnaires, venus d'ailleurs.
Pour nos camarades qui ne sont pas d'ici, on a l’honneur et le plaisir de leur faire découvrir les traditions.
Damien, légionnaire
Cette crèche est accompagnée d’un tableau vivant. Un scénario revisité, en lien avec la légion étrangère. Le légionnaire Mbele interprète Antoine de Saint-Exupéry. "Lui, c'est un aviateur, il s’est crashé dans le désert. C'est là qu'il rencontre les légionnaires qui l'ont secouru et qui lui présentent le petit Jésus", raconte-t-il.
C'est une autre manière de montrer que les légionnaires ont des talents en dehors des combats.
Mbele, légionnaire
Quelle que soit leur nationalité ou leur religion, les légionnaires trouvent en Noël l’esprit et les rites d’une fête de famille.
"Au-delà de la dimension culturelle et religieuse qu’on a en France, pour eux c’est un moment de cohésion très important, explique Sébastien, chef de section. Même si Noël n’a pas forcément de sens dans leur pays, pour eux c’est la fête des légionnaires."
Faire la fête loin des siens
Il est temps pour la compagnie de rejoindre le régiment. Ces combattants ont tout abandonné pour servir la France. Patsy, légionnaire, l'affirme : l'ambiance des festivités réchauffe le cœur. "C’est une occasion de faire un peu la fête, même si on est loin de la famille. Comme ça, ici, on a une famille."
Une grande famille et une occasion d’être, pendant un moment, tous sur un pied d’égalité.
"Le chef cesse un peu d’être chef, le subordonné cesse un peu d'être subordonné. On se retrouve, on discute, raconte Thomas Miailhes, chef de corps du 2e Régiment étranger d'infanterie. Ce moment va être au plus proche de ce qu'ils auraient pu vivre s'ils l'avaient passé avec leur famille."
Une parenthèse, mais les légionnaires restent prêts : ils savent très bien qu’ils peuvent être mobilisés à tout instant.