Dans un rapport publié ce mardi, l'Insee analyse l'attractivité de Lyon, Saint-Etienne, Grenoble et Clermont-Ferrand. Ces quatre métropoles concentrent plus d'un tiers des emplois alors qu'elles ne représentent que 3 % du territoire régional.
Avec Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand et Saint-Etienne, Auvergne-Rhône-Alpes est la région qui compte le plus de métropoles en France. L'Insee, dans une étude publiée ce mardi, observe un phénomène de "métropolisation" de notre région.
Les quatre villes ont acquis un poids démographique plus important. Un tiers de la population de notre région vit en effet à Lyon, Saint-Etienne, Grenoble ou Clermont-Ferrand. C'est 3 points de plus qu'à l'échelle nationale (mais tout de même moins qu'en Île-de-France et en Provence Alpes Côte-d'Azur).
Une démographie importante et une forte attractivité économique
Les quatre métropoles concentrent plus d'un tiers des emplois et près de la moitié des salaires de la région. "Les travailleurs y sont plus nombreux à y rentrer qu'à en sortir. Pour 100 actifs occupés résidents d'une métropole de la région, il y a 122 emplois.", note l'Insee. La métropole de Clermont-Ferrand est le principal pôle d’emploi à l’ouest de la région. Beaucoup d'actifs vivant à l'extérieur de Clermont-Ferrand viennent y travailler : ils occupent 35% des emplois de cette métropole.
A contrario, Saint-Etienne attire moins ses propres habitants. Parmi les 146 000 actifs occupés, seulement 84 % y travaillent. Et cela s'explique notamment par “la proximité et le dynamisme de la métropole lyonnaise", rapporte l'Insee. En effet, 7,2 % des actifs stéphanois y travaillent.
Pour Lyon et Grenoble, des pôles d'emploi secondaires, des villes de tailles plus petites, viennent voler la vedette des centres métropolitains. Non pas que ces derniers manquent de dynamisme, mais il y a "une vitalité de l'activité dans plusieurs zones de l'aire urbaine", souligne l'Insee. Pour Lyon il s'agit d'agglomérations comme Bourgoin-Jailleu ou Villefranche-sur-Saône tandis que Grenoble est soutenue par les pôles du Grésivaudan et du Voironnais.
Une métropole concentre les fonctions décisionnelles
Les métropoles de par leur situation centrale concentrent les fonctions décisionnelles. L'Insee les appelle “fonctions métropolitaines” . “Il s’agit d'activités dans la conception-recherche, les prestations intellectuelles, le commerce inter-entreprises, la gestion, la culture et les loisirs. Elles sont considérées à fort potentiel de développement économique et à contenu décisionnel élevé”, définit l'institut. Ce sont des emplois spécifiques aux métropoles et non aux villes.Les métropoles de Lyon et de Grenoble (17 % et 16 %), font d’Auvergne-Rhône-Alpes la région de province la plus riche en cadres de fonctions métropolitaines, en effectif comme en proportion. Lyon est après Paris la plus spécialisée dans le commerce inter-entreprises (commerce de gros et international).
Et le chômage ?
Le taux de chômage (au sens du recensement de la population) est toujours supérieur à la moyenne régionale dans les métropoles. Il est d’1 point plus élevé pour Grenoble à 4,5 points pour Saint‑Etienne. Par nature, les grandes villes attirent aussi des populations à la recherche d’un emploi. Plus qu’un « effet métropole », c’est le contexte économique de la région qui influence ces taux.
La métropole, qu'est-ce que c'est ?
Entre 1964 et 1974, 13 métropoles d’équilibre sont désignées pour "accueillir des fonctions jusque-là parisiennes", précise l'Insee. Lyon – Grenoble – Saint-Étienne forment ensemble l’une des métropoles dès 1964, et Clermont-Ferrand le devient en 1973.
Une métropole peut regrouper plusieurs communes pour élaborer "un projet d'aménagement et de développement économique, écologique, éducatif, social (...) afin d'améliorer la cohésion et la compétitivité du territoire régional. Elle valorise les fonctions économiques métropolitaines, ses réseaux de transport et ses ressources universitaires, de recherche et d’innovation (...)." (Code général des collectivités territoriales).
Il existe 22 métropoles en France, dont 7 ont vu le jour en janvier 2018. Certaines ont un statut particulier, comme Lyon. Elle se substitue en effet sur son territoire au département du Rhône. Outre la métropole de Lyon, la loi Maptam a créé deux autres métropoles à statut particulier : les métropoles du Grand Paris et d’Aix-Marseille en 2016.