Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé ce mercredi 14 octobre la mise en place d'un couvre-feu dans les villes classées en zone d'alerte maximale face à la Covid-19. En Auvergne-Rhône-Alpes, les 3 plus grandes métropoles sont concernées à partir de samedi.
Pour ralentir la propagation du coronavirus en France, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé, dans la soirée de ce mercredi 14 octobre, la mise en place d'un couvre-feu dans les villes en état d'alerte maximale. En Auvergne-Rhône-Alpes, celui-ci devra être appliqué dans les métropoles de Lyon, Grenoble et Saint-Etienne à partir de samedi 17 octobre.
Dès 21h et pour 4 semaines
Le couvre-feu se traduit par une interdiction de circuler sur la voie publique à partir de 21h et jusqu'à 6h, sauf cas dérogatoires tels que des impératifs professionnels ou sanitaires. Les dérogations et conditions d'applications du couvre-feu doivent être précisées jeudi 15 octobre par le premier ministre, puis les préfectures. La durée de cette mesure contraignante sera de 6 semaines, soit jusqu'à la fin du mois de novembre. Il pourrait néanmoins être prolongé selon les résultats obtenu. "Ce qu'on veut limiter ce sont les rendez-vous privés, (...), soirées festives, (...) malheureusement", a expliqué le président de la République. "On ne sortira plus du restaurant après 21h, on n'ira plus chez des amis, on n'ira plus à des fêtes", a-t-il ajouté. En cas d'infraction, une amende pourra être établie à hauteur de 135€, et de 1 500€ en cas de récidive.Une mesure estimée efficace
Un couvre-feu vise essentiellement à limiter les réunions nocturnes, en particulier chez les plus jeunes, dont les fêtes dans des lieux privés sont de possibles foyers de contamination. Cette mesure a fait ses preuves sur le plan sanitaire notamment en Guyane où l'instauration d'un couvre-feu -plus strict, dès 17h- aurait permis de réduire de moitié le pic d’hospitalisations en réanimation :"le couvre-feu a réduit d’un tiers la circulation du virus et ça a eu un effet immédiat, c’est-à-dire que le jour même du couvre-feu vous commencez à être efficace. Vous arrêtez tout de suite la circulation du virus et donc la part de gens qui vont tomber malades" a déclaré directrice de l'ARS de Guyane à franceinfo.Lourdes conséquences locales
Si ces mesures sont potentiellement efficaces sur le plan sanitaire, elles portent de lourdes conséquences sur l'activité sociale et économique des territoires concernés. Avant même l'annonce du couvre-feu, des personnalités publiques et politiques locales confiaient leurs inquiétudes. Ainsi le maire de Lyon, Grégory Doucet, s'est déjà prononcé contre un couvre-feu dans sa commune et regrettait "l'empilement des mesures" sans concertation suffisante avec les élus locaux. Le maire de Grenoble, Eric Piolle, réclamait pour sa part de "s'appuyer sur la démocratie". De son côté, la principale fédération de l'hôtellerie-restauration affirmait que le secteur serait "condamnée à la faillite" en cas de couvre-feu. De nombreux dispositifs d'aide aux entreprises, dont la poursuite de la prise en charge du chômage partiel à 100% par l'état, ont néanmoins été annoncés par le président de la République.Ces mesures ont été décidées après la tenue d'un conseil de défense sanitaire à l'Elysée mardi, et les derniers arbitrages ont été rendus dans la journée ce mercredi. Outre Lyon, Saint-Etienne et Grenoble, toutes les villes et métropoles françaises en état d'alerte maximale sont concernées, comme Paris, Marseille ou Lille.