Eric Piolle, invité de la matinale de France Inter, est revenu sur la gestion de l'épidémie de Covid-19 par le gouvernement alors que Grenoble a été placé en zone d'alerte maximale. Il regrette le manque de concertation avec les élus locaux et questionne certaines décisions.
Le maire de Grenoble s'est montré critique sur la gestion de l'épidémie de Covid-19. Invité de la matinale de France Inter mardi 13 octobre, l'écologiste Eric Piolle a estimé que le gouvernement "navigue à vue" dans cette crise sanitaire, alors que le président Emmanuel Macron doit s'exprimer mercredi sur TF1 et France 2.
"Nous demandons de partager des scénarios, d'anticiper et après, il y a un élément extrêmement fort qui manque également, c'est partager les informations de qui va être touché dans des formes sévères du Covid, qui est à l'hôpital en réanimation, qui est hospitalisé", a poursuivi Eric Piolle, ajoutant que "nous parlons de petits nombres" pour les patients de réanimation à Grenoble.
.@EricPiolle pour freiner la circulation du #virus: "Nous demandons de partager des scénarios, des informations, dire qui est en #réa, d'anticiper" #le79Inter pic.twitter.com/OMrrX0nrMF
— France Inter (@franceinter) October 13, 2020
Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, l'édile grenoblois avait déjà demandé "un réel partenariat avec l'Etat" dans la gestion de la crise du coronavirus, à la veille du basculement de la métropole en zone d'alerte maximale. Il y disait sa volonté que les élus locaux soient davantage concertés pour décider des mesures à prendre.
"Reprenons de la hauteur"
"Quand on dit qu'on dépasse les 30% de lits de réanimation, et c'est ça qui nous a fait basculer à Grenoble, en pratique, nous avons 18 personnes au CHU en réanimation", a-t-il rappelé. Ce passage en zone d'alerte maximale a entraîné de nouvelles restrictions telles que la fermeture des bars dans la métropole grenobloise pour quinze jours et l'obligation de port du masque dans toutes les communes de plus de 10 000 habitants en Isère.
Des mesures qui "peuvent être nécessaires", a jugé Eric Piolle au micro de France Inter, bien qu'elles puissent aussi "renvoyer toute la vie nocturne, toute la vie de fête, toute la vie des étudiants dans l'espace privé où ils font moins attention aux gestes barrières, donc ça peut accélérer aussi la circulation du virus." Le maire de Grenoble est revenu sur l'une des lacunes du gouvernement, selon lui, dans la gestion de cette pandémie : "la prévention". "Il nous faut analyser où ces personnes (en réanimation, NDLR) ont été contaminées pour qu'on puisse taper au bon endroit."
"Reprenons de la hauteur, appuyons-nous sur la démocratie, a-t-il également plaidé, ne faisons pas que de l'administratif parce que l'administratif, il a des côtés positifs, il a aussi des effets pervers." Alors que la métropole de Grenoble est toujours en zone d'alerte maximale au Covid-19, Emmanuel Macron doit répondre mercredi aux questions d'Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau. Couvre-feu ? Reconfinement ? Le chef de l'Etat pourrait annoncer plusieurs mesures pour ralentir l'épidémie dans les zones les plus touchées de France, dont la capitale des Alpes fait partie.