Ce jeudi à 18 heures, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le passage de Grenoble de zone d'alerte renforcée à zone d'alerte maximale. Pour le maire, Eric Piolle, il est nécessaire d'articuler prévention dans les lieux privés et mesures administratives dans les lieux publics.
Comme Lille, Lyon et Saint-Etienne, Grenoble est passé en zone d'alerte maximale au Covid-19 ce jeudi soir. De nouvelles mesures, comme la fermeture des bars pendant au moins quinze jours, seront effectives à partir de samedi matin.
Pour le maire de la ville, Eric Piolle, ce renforcement était nécessaire : "La situation sanitaire est préoccupante. Notre message avec France urbaine, c’est d’articuler la prévention dans les lieux de contamination de l’espace privé – ce travail-là nécessite d’être mieux fait par le gouvernement – avec la deuxième partie, qui est de freiner la circulation du virus avec les mesures administratives. Et là, manifestement, on y va tout droit à Grenoble.
"J’ai été prévenu [de ce changement de statut] mercredi soir. Mais la question du quand importe peu. Le Premier ministre aimerait qu’on soit plus associés aux décisions, en tant que maire, mais ça n'arrive pas : il veut que les mêmes indicateurs donnent lieu aux mêmes mesures administratives partout en France. De fait, la mainmise reste totalement parisienne. Quant à nous, nous allons continuer notre travail, qui est orienté sur la prévention. Les acteurs économiques se sont également mobilisés."
#COVID19 | Dans les métropoles de Lille, Grenoble, Lyon et Saint-Étienne, les seuils conduisant au passage en zone d’alerte maximale ont été dépassés.
— Olivier Véran (@olivierveran) October 8, 2020
Les mesures de réduction de la circulation du virus correspondant aux zones d’alerte maximale seront déclenchées samedi matin. pic.twitter.com/3DRSam4ExB
Selon les données de Santé publique France du 7 octobre, il y a actuellement 159 personnes hospitalisées pour Covid-19 en Isère, dont 25 en réanimation et soins intensifs. 80 personnes sont hospitalisées au centre hospitalier universitaire de Grenoble. Le taux de cas de malades du Covid-19 en réanimation y dépasse les 30%.
"Depuis la mi-septembre et mi-octobre les choses s’accèlerent. Ça monte à Grenoble plus qu’ailleurs, alors qu’il y a déjà beaucoup d’efforts qui sont faits par la population, détaille Olivier Epaulard, infectiologue au CHU. On n'est pas encore dans une situation catastrophe mais sur le plan des hospitalisations, on est sur quelque chose qui est proche de la première vague." Le scientifique reste néanmoins relativement rassurant : "Le confinement, à mon sens, on ne va pas y venir maintenant."