En Auvergne comme partout en France, les avocats sont engagés dans un bras de fer avec la ministre de la justice contre le projet de réforme de l'aide juridictionnelle. Le mouvement de grève a commencé mardi 13 octobre et s'intensifie. Le bâtonnier de Paris appelle à la grève générale.
Les avocats des principaux barreaux de la région Auvergne ont suspendu leur participation à toutes les permanences de consultation juridique gratuites et à toutes les permanences pénales. Le fonctionnement des tribunaux est donc perturbé, notamment en raison d’audiences reportées.
La raison de leur colère : la réforme de l'aide juridictionnelle.
L'aide juridictionnelle (AJ) permet aux plus démunis d'accéder aux services d'un avocat. Mais ces derniers refusent de cotiser à une augmentation de son budget, comme le leur a demandé la ministre de la Justice, Christiane Taubira, arguant qu'ils participaient déjà largement à son fonctionnement, pour lequel ils s'estiment mal rémunérés.
Le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, a appelé vendredi 16 octobre à une grève générale des avocats à partir de lundi.
"La grève générale, cela veut dire que si, jusqu'à cette semaine, nous ne désignions pas d'avocats, la semaine prochaine, nous appellerons les confrères à ne plus plaider", a expliqué le bâtonnier de Paris à la presse.
Selon le Conseil National des Barreaux (CNB), à l'origine du mouvement lancé mardi contre ce projet, 126 des 164 barreaux du territoire étaient en grève vendredi.
En dépit de ce mouvement, l'Assemblée nationale a voté jeudi soir le volet du projet de budget de l'aide juridictionnelle qui prévoit un prélèvement de cinq millions d'euros en 2016 et dix millions d'euros en 2017 sur les intérêts de fonds placés dans des caisses (Carpa) gérées par les avocats.