Le double champion olympique de biathlon, Martin Fourcade, qui vit dans le Vercors, avoue avoir eu des "mois un peu compliqués" après avoir contracté une mononucléose, mais, malgré la maladie et la gloire née des JO de Sotchi "a "toujours envie". Interview.
Question: Comment vous sentez-vous?Réponse: "J'ai eu des mois un peu compliqués, avec la mononucléose, mais ça va mieux, je retrouve progressivement mes sensations, de la vitesse sur les skis, je vois le bout du tunnel même si je n'en suis pas encore sorti. C'est une vraie bouffée d'oxygène après deux mois compliqués à gérer, je suis content d'être bientôt à 100 %. J'espère que ça ne m'aura pas trop perturbé pour cet hiver".
Q: Espérez-vous toujours doubler biathlon et ski de fond cette saison?
R: "Je n'ai pas encore pris de décision, je ne ferme la porte à rien. Mais le défi sera compliqué. C'est déjà un gros défi de revenir à 100% pour une discipline alors pour deux ça me paraît compliqué. On verra au jour le jour selon l'état de forme et on prendra une décision fin novembre au moment d'aborder les courses".
Q: Cela vous paraît encore jouable malgré le retard dû à la maladie?
R: "La décision n'est pas encore prise. Après, tous les jours, mon choix s'oriente un peu plus, je n'ai pas envie de mentir ! Mais aujourd'hui je me sens capable dès le 1er décembre, date d'ouverture de la Coupe du monde de biathlon, d'être là à 100% pour faire une prestation à mon niveau. Ce sont des choix. Pourquoi pas le faire en milieu d'hiver aussi si je ne le fais pas en début de saison ? Mais je ne suis pas inquiet et même si ça n'arrive pas, il y a de beaux objectifs en biathlon et je me régale dans ma discipline.
Q: Que vous reste-t-il de Sotchi?
R: "Il m'en reste beaucoup de choses. Ce matin encore, dans le métro, il y a des gens qui m'ont félicité. Les JO ont ce pouvoir formidable de vous faire rentrer dans tous les foyers et de vous exposer à tous les Français. C'est un surplus de médiatisation mais ce qui me reste ce sont les émotion vécues, ce bonheur incroyable de réussir enfin ce rêve que j'avais depuis quelques années."
Q: Votre vie quotidienne a-t-elle changé?
R: "Ma vie quotidienne n'a pas complètement changé mais c'est aussi parce que je n'ai pas envie qu'elle change. Ma vie me plaît beaucoup, et j'espère qu'elle ne changera jamais. J'ai eu peur pendant quelques mois de ne plus avoir cette flamme en moi qui me fait avancer. Mais après les JO, en reprenant la première compétition, j'ai su que c'était bon".
Q: Qu'est-ce qui vous motive?
R: "Ce n'est pas l'objectif qui me fait avancer mais l'envie de me dépasser et de donner le meilleur de moi-même sur chaque compétition, aux JO ou autres. Je vais me donner à fond au quotidien. La motivation et l'envie de continuer ont été là tout de suite, après quelques jours de flottement après les JO, reprendre la compétition m'a permis de voir que j'avais toujours envie et ça a été un grand soulagement pour moi."