Le maire PCF de Fontaine lance un appel à l'ensemble des maires de l'agglomération grenobloise pour que les élus trouvent "la solidarité nécessaire pour des solutions humaines et durables" à l'heure où 800 personnes vivent dans des camps de fortune.
"La situation s'aggrave jour après jour: à Fontaine, près de 80 personnes sur les 800 recensées dans l'agglomération vivent dans des conditions illégales, précaires et insalubres", note Jean-Paul Trovero, maire communiste, qui dit multiplier les courriers à l'Etat, au Conseil départemental de l'Isère et à la Métro, sans avoir de réponses. Dans l'agglo de Grenoble, souligne encore le premier magistrat de Fontaine, "de nombreuses communes rencontrent des situations identiques et les maires voient bien souvent leurs responsabilités juridiques et morales engagées sans avoir les capacités à faire face aux besoins".Comme les élus d'Echirolles, la Ville de Fontaine demande donc "l'organisation d'une table ronde urgente et décisionnelle avec les représentants de l'Etat, de la Métropole, du Conseil départemental et des maires concernés".
Personne ne peut aujourd'hui nier le problème d'accueil de ces populations d'Europe centrale dans l'agglomération de Grenoble. Les habitants qui vont faire leurs courses au centre commercial Grand'place sont obligés de passer devant le plus gros bidonville de la ville. Plus de 350 personnes vivent dans des baraquements, au bord de l'avenue Edmond Esmonin. "Deux douches, deux toilettes pour tout le monde", souligne Cédric Gonsaud, chargé de mission pour l'association "Roms Action". Certains ont trouvé un travail mais sont condamnés aux cabanes en bois. La situation est dure l'hiver mais l'été, avec la chaleur, "c'est pire encore".
Reportage Nathalie Rapuc et Franck Ceroni
Intervenants : Cédric Gonsaud, Chargé de mission Association Rom Action; Jean-Paul Trovero, maire de Fontaine
Dans un article récent de Place GRE'NET, Eric Piolle, le maire de Grenoble, rappelle qu'il s'agit de l'héritage d'une situation qui perdure. "Depuis les décisions de 2009-2010, date à laquelle le gouvernement de l'époque a décidé de concentrer sur Grenoble l'examen des demandes d’asile de quatre départements dont les deux Savoie […], nous gérons les demandes d'asile qui viennent de la frontière nord de l'Italie, puisque cette décision n'a jamais été révoquée."