Les centres-villes se vident petit à petit de leurs commerces. À Moulins, les boulangers-pâtissiers ont fait leur compte : près de la moitié de leurs confrères ont mis la clé sous la porte ses dix dernières années, sans trouver repreneur.
Damien Lassimonne, est l'exception qui confirme la règle. Il y a quatre ans, ce boulanger-pâtissier s'est installé à son compte à Moulins. Il possède aujourd’hui trois boulangeries et dirige 17 salariés. Il nous livre la clé de son succès : « On a tout mis sur la qualité, le « fait maison », les recettes traditionnelles. On travaille exclusivement sur levain, avec des blés locaux et un meunier local. Pour nos fournisseurs, on essaie d’être le plus possible sur la région. Aujourd’hui, c’est un pari gagnant, » observe le boulanger-pâtissier moulinois.
Pourtant, c'est plutôt l'inquiétude qui règne pour les professionels installés dans le centre-ville. Ces dix dernières années, 15 boulangeries ont fermé leurs portes à Moulins. Il faut se rendre à l'évidence : les artisanats ne peuvent pas lutter contre la production industrielle de certaines enseignes, ni contre la grande distribution.
Des solutions pour conjuger les efforts
Pour gagner en compétitivité, les artisans souhaiteraient une baisse du coût du travail. Les regroupements artisanaux représentent aussi une solution pour produire plus, sans pour autant perdre en qualité. « Chaque boulanger n’aura plus forcément son pâtissier dans son établissement, ça pourrait être regroupé sur un seul site, » illustre William Beaudoin.Cette disparition des boulangeries des centres-villes est l'arbre qui cache la forêt. Selon les chiffres de la chambre de commerce et d'industrie de l'Allier, plus de 70 enseignes ont mis la clé sous la porte entre 2005 et 2015 à Moulins.