La fabrique de parapluies Piganiol à Aurillac dans le Cantal qui avait produit des masques et des sur-blouses pour lutter contre la pandémie de Covid 19 débute l’année 2021 à l’arrêt. La médaille de l’ordre national du Mérite remise à son dirigeant est une piètre consolation.
Dès le 30 mars 2020, la fabrication de masques, sur-blouses et tabliers avaient remplacé la fabrication des parapluies dans les ateliers de l’entreprise Piganiol, la dernière fabrique en activité à Aurillac dans le Cantal.
Pour les Ehpad qui manquaient de protections pour les soignants, 400 000 tabliers jetables ont été produits. Le personnel s’est vite adapté, délaissant la fabrication très particulière des parapluies pour celle des masques en tissus lavables.
Une réactivité reconnue par la promotion 2021 de l’ordre national du Mérite, le directeur de l’entreprise Matthieu Piganiol recevra bientôt la médaille de chevalier et un diplôme qu’il pourra accrocher dans son bureau, à côté de celui de son père qui avait reçu en 2014 la Légion d’honneur.
Mais le retour sur le marché des masques jetables fabriqués en Chine dès le mois de juin a mis fin à cette aventure industrielle. Pour autant le marché du parapluie n’est pas reparti et l’entreprise débute l’année 2021 avec des ateliers bien silencieux : une seule employée y travaille. "Ça fait bizarre, il vaut mieux voir travailler tout le monde que d’être seule" explique Marie-Paule Vidaline.
Fier mais amer
Cette médaille de l’ordre National du Mérite, c’est une fierté que Matthieu Piganiol veut partager avec toute son équipe : "C’est eux qui ont fait l’effort de revenir et de travailler pendant cette période qui était hyper anxiogène. Au moins ils ont été actifs et on a été utile" dit-il.
Mais en ce début janvier 2021, alors qu’en 135 ans deux guerres mondiales n’avaient pas arrêté la production, la pandémie de Covid 19 y est déjà parvenue 2 fois en moins d’un an : "Je n’ai pas de commandes ; sur le mois de janvier je crois que j’ai 4 à 5 jours d’activité de prévus. On va essayer d’engranger au début de l’année quelques commandes en appelant tous nos clients pour voir s’il y a un besoin qui existe, pour essayer de redémarrer fin janvier".
Alors que le premier mois de l’année est d’ordinaire chargé avec la fabrication et la sortie des nouvelles collections, la majorité du personnel devrait rester en chômage partiel jusqu’à fin janvier.