Mardi 18 février, une trentaine d’enseignants du lycée Monnet-Mermoz d’Aurillac ont décidé d’exercer leur droit de retrait. Ils estiment se trouver dans « une situation de danger grave et imminent ».
 

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Mardi 18 février, à Aurillac dans le Cantal, une trentaine d’enseignants du lycée Monnet-Mermoz ont décidé d’exercer leur droit de retrait. Dans un communiqué les professeurs indiquent : « Pour la première fois des enseignants exercent ce droit du fait de leurs conditions et organisation de travail. En effet, ils estiment ne plus disposer des moyens pour faire correctement leur travail, et à ce titre estiment aussi que leur santé est mise en danger. Pour preuve, un accident de travail vient de se produire dans l’établissement et a mis en lumière qu’il existait objectivement un environnement de travail non sécurisé ».

Inquiets pour nos conditions de travail et notre santé

Jean-Damien Chaumat, professeur de mathématiques, explique : « Si nous exerçons notre droit de retrait c’est en partie en raison d’un accident du travail à caractère psychique qui s’est produit le 31 janvier. Cet événement a suscité l’émoi des enseignants. Ce qui est arrivé à notre collègue, un incident de classe, aurait pu nous arriver à tous. Il y a eu une véritable prise de conscience. Nous sommes inquiets pour nos conditions de travail et notre santé ». Lors de cet incident de classe, un professeur a été victime d'insultes à répétition de la part d'un élève, des insultes qui lui ont valu 3 jours d'exclusion.

Un sentiment de désespoir

Maryline Roux, professeur d’anglais, ajoute : « Notre quotidien ce sont des journées remplies d’heures de cours avec 30 à 35 élèves par classe. Nous avons des classes hétérogènes, avec des élèves qui arrivent avec des grosses lacunes du collège. On croule sous les évaluations. Nous avons de nouveaux programmes avec de nouveaux cours à préparer. En classe, les incivilités sont grandissantes. On passe de plus en plus de temps à faire régner l’ordre, entre guillemets. Nos collègues sont usés, à bout. Nous ressentons un sentiment de désespoir de ne pas avoir le temps d’enseigner ce que l’on aime ».  Le 4 février dernier, une main courante avait déjà été déposée au commissariat d’Aurillac afin de dénoncer un manque de moyens.Les enseignants qui ont exercé leur droit de retrait craignent que leurs conditions de travail ne se dégradent l’année prochaine. En effet, la Dotation Horaire Globale attribuée à l’établissement prévoit la suppression de 150 heures à la rentrée 2020, soit l’équivalent de 8 postes d’enseignants. Une classe de seconde pourrait également disparaître. L’établissement compte environ 1 100 élèves. 
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