“C’était un géant de la BD” : vive émotion après le décès de Louis Cance, dessinateur cantalien de Pif le Chien

Originaire du Cantal, le dessinateur Louis Cance, dessinateur de Pif et rédacteur en chef de la fanzine Hop! s’est éteint, mercredi 13 décembre, à l’âge de 84 ans. Ses amis lui rendent hommage et reviennent sur la vie de ce fervent “défenseur de la BD”.

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C’est une BD qui a bercé l’enfance de milliers de lecteurs. Les aventures de Pif le Chien, un chien malicieux et un brin maladroit. Louis Cance, celui qui en a dessiné les traits pendant des années, s'est éteint, mercredi 13 décembre, à l’âge de 84 ans. "Une figure d’Aurillac et de la BD disparaît et avec lui un monde s’engloutit" : sur Facebook, Laurent Garlaschi, un ancien voisin de Louis Cance a rendu hommage à celui qui a “toujours eu un œil bienveillant” sur ses dessins d’ados. Michel Pouget, un ami intime du célèbre dessinateur regrette la disparition du  géant de la BD” qu'il considère comme un "frère"

Un fanzine né d’une amitié 

Michel et Laurent sont les deux lycéens d’Aurillac qui, il y plus de 30 ans, ont créé avec Louis Cance la célèbre revue Hop!. Adolescent, Michel Pouget était fan de BD. Alors lorsqu’il apprend que le célèbre dessinateur de Pif le Chien - succédant à Roger Mas - habitait dans la même ville que lui, il n’a pas hésité à forcer le destin. Il se souvient : “Avec un ami, on s’est armés de courage. On a débarqué un samedi après-midi devant chez lui. On pensait qu’il allait vite nous expédier. Finalement, on est resté 5 heures chez lui”. Depuis, et malgré leur écart d'âge, les deux hommes sont devenus complices autant en dans la vie que dans l’univers de la BD. Les trois amoureux du dessin se lancent alors. Michel Pouget retrace les débuts de ce fanzine né à Aurillac. "À l’époque on avait fondé un journal avec un nom imprononçable. Quand on a connu Louis, on s’était dit que c’était l’occasion en or pour faire évoluer notre journal de classe en fanzine, en interviewant des dessinateurs. On est donc montés à Paris on a fait la tournée des dessinateurs que l’on a mis en images et en pages. On était fiers de montrer ça à Louis. À notre grande surprise, il nous dit que ça n'allait absolument pas, et que ce n’était absolument pas professionnel. Il nous a donc aidés à améliorer le fanzine. Il a pris les choses en main. C’est grâce à lui que ce journal est devenu ce qu’il est aujourd'hui". Michel Pouget poursuit : ”C’était un type exceptionnel. Il était simple, perfectionniste. C’était le genre d’hommes sur lequel on pouvait compter quoi qu’il arrive”. 

" Il a toujours voulu susciter des vocations”

Ce dévouement et cette générosité du dessinateur ont marqué la vie de Laurent Garlaschi.

“Ce que m’a appris Louis, c’est qu’on peut toujours croire en ses rêves. On peut arriver à les vivre même dans une petite ville éloignée du milieu parisien et seul dans un 9m2. Et ça, pour un petit Aurillacois de l’époque, c’était immense comme apport de confiance”

Laurent Garlaschi

Ancien voisin de Louis Cance

Michel Pouget se souvient de quelqu’un qui n’a jamais hésité à tendre la main aux plus passionnés. “C’est quelqu’un qui allait toujours au bout de ses idées, reconnaît Michel Pouget. C’était un Auvergnat en fin de compte. Une parole valait un écrit pour lui. Quand il vous donne sa confiance, vous pouvez compter sur lui, les yeux fermés”. 

Un Auvergnat passionné

Malgré son succès, Louis Cance n’a jamais quitté son Cantal natal. “Aurillac, c’était son pays. Il ne l’a quitté que très rarement. Il avait les pieds collés dans la glaise du pays. Il s’y plaisait. Il avait deux passions dans la vie : le Cantal et la BD”. Niché dans sa petite maison qui “ressemble étrangement à celle de Pif dans la BD”, le dessinateur était animé par le dessin et l’univers de la bande dessinée. “Jusqu’au bout il était passionné, souligne son ami. Malgré son âge, il continuait d’être au fait de l’actualité de la bande dessinée. Il n’était jamais aussi heureux que quand il parlait de BD. Jusqu’au bout, il est resté le fervent défenseur des professionnels de la BD”. Laurent Garlaschi complète : “Il vivait pour la BD. Il archivait. C’était un historien de la BD. C’était un passionné qui était un peu à part. C’est un monde qui s’écroule pour l’univers de la BD parce que c’était le seul qui était à la fois acteur et archiviste de la BD. Il a laissé une trace indélébile”. Louis Cance s'est envolé, mais ses coups de crayons gravent à jamais l'œuvre de toute une génération.  

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