La mise en examen pour tentative d’assassinat a été retenue, jeudi 15 mars, à l’encontre de l’auteur présumé du coup de feu qui a grièvement blessé l’alpiniste Antoine Cayrol. L'homme de 79 ans, voisin de la victime, a été placé en détention provisoire à Aurillac.
Le septuagénaire qui a reconnu avoir tiré avec un fusil de chasse sur Antoine Cayrol, figure de la montagne cantalienne, a été déféré, jeudi 15 mars, devant le Parquet de Clermont-Ferrand. Il a été présenté devant un juge du pôle criminel de l'instruction. L'homme de 79 ans a été placé en détention provisoire à Aurillac. Il a été mis en examen pour tentative d’assassinat. Jeudi soir, Antoine Cayrol était toujours hospitalisé, entre la vie et la mort.
Eric Maillaud, procureur de la République de Clermont-Ferrand déclare : "Lorsqu’il a vu la victime sortir de chez elle, il s’est emparé du fusil de chasse calibre 12 qu’il avait à son domicile et l’a chargé. Puis il est sorti pour aller à la rencontre d’Antoine Cayrol". Puis il ajoute : "A ce stade de l’ouverture de l’information, il y a donc des éléments permettant de caractériser l’intention de s’en prendre à la victime ce qui suppose une forme de réflexion et donc éventuellement de préméditation".
Interpellé quelques heures après les faits, le voisin du guide de haute montagne a reconnu les faits lors de sa garde à vue.
Mardi 13 mars, aux alentours de 8 heures, Antoine Cayrol est retrouvé dans le jardin du domicile familial. Grièvement blessé, il est héliporté vers le CHU de Clermont-Ferrand.
A Vic-sur-Cère, près d’Aurillac dans le Cantal, où il vit une partie de l'année le choc est immense. Âgé d’une cinquantaine d’années, le guide de haute montagne et professeur de ski à la station du Lioran est très connu dans le secteur.
En début d'après-midi, son voisin, un homme de 79 ans après négociations avec les gendarmes accepte de sortir de chez lui. Détenteur d'un fusil de chasse il est placé en garde à vue.
Il reconnaît avoir fait usage de son arme et avoir tiré sans intention de le tuer. Le procureur de la République de Clermont-Ferrand déclare : "Il a dit-il vouloir faire peur à Antoine Cayrol, toujours est-il qu’il a tiré dans sa direction. Il l’a atteint au thorax, au cou et la tête d’une quarantaine de plombs de chasse".
L'homme aurait également déclaré avoir agit par vengeance. Toujours selon lui, Antoine Cayrol aurait eu une liaison avec son ex-femme. Le Procureur précise : "Il semble développer depuis longtemps l’idée qu’Antoine Cayrol aurait entretenu une relation sentimentale avec son épouse dont il est séparé depuis fin 2015- début 2016. C’est cette jalouse un peu maladive qui se serait avec le temps développée qui expliquerait son geste, selon sa famille". Puis il ajoute : "Nous avancerons sur ce point, mais à ce stade, cette allégation semble peu vraisemblable".
Selon le Procureur de Clermont-Ferrand, l’auteur des faits était semble-t-il en conflit précédemment avec les parents d’Antoine Cayrol. Ce contentieux se serait-il accru au fil du temps ? Quel type de relation existait entre Antoine Cayrol et son agresseur ? Y a-t-il d’autres éléments encore inconnus à ce stade du dossier ? Autant de questions qui restent pour l'heure sans réponse.
L'homme est déjà connu de la justice. En 2016, il a été condamné pour des violences sur sa compagne.
