Le dernier bilan de l'Agence régionale de la santé annonçait 33 cas confirmés de coronavirus COVID 19 dans le Cantal, le 25 mars. Au centre hospitalier Henri Mondor d'Aurillac, les équipes se sont préparées à faire face à une augmentation du nombre de cas graves dans les prochains jours.
Alors qu'au 25 mars l'Agence régionale de la santé (ARS) annonçait 2093 cas confirmés de coronavirus COVID 19 dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, le département du Cantal semble pour le moment relativement épargné avec seulement 33 cas confirmés (199 cas confirmés au total en Auvergne, dont 38 dans l’Allier, 23 en Haute-Loire, 105 dans le Puy-de-Dôme).
Un chiffre pas si surprenant dans la mesure où le Cantal ne compte que 145 000 habitants, quand la région est peuplée de 8 millions de personnes. Mais dans ses derniers rapports, l'ARS avertit "que même si certains départements, comme l’Allier, le Cantal ou la Haute-Loire, voient leur nombre de cas confirmés relativement faible par rapport aux autres départements, le nombre de cas possibles peut être bien supérieur".
45 lits de réanimation dans le Cantal
"Nous savons que les pics d'épidémies arrivent toujours un peu après dans le Cantal et nous avons eu la chance de ne pas avoir de clusters comme dans certaines régions en France", explique Marie-Claire Cutajar, directrice adjointe chargée des affaires médicales au centre hospitalier Henri Mondor à Aurillac.Un décalage dans le temps qui a laissé le temps à l'établissement de réorganiser ses services pour faire face à un afflux de cas. Le CH d'Aurillac a désormais 20 lits en service de réanimation contre 8 en temps normal. En additionnant les lits de réanimation du centre médico-chirurgical de Tronquières et ceux de l'hôpital de Saint-Four, la capacité grimpe à un total de 45 lits en réanimation dans le département. "Pour le moment, nous sommes en capacité d'accueillir tous les cas de COVID 19. Nous avons aussi bénéficié des précieux conseils de nos collègues qui travaillent dans les hôpitaux du Grand Est pour nous organiser au mieux", pointe l'hôpital d'Aurillac.
Le personnel médical a également été doublé aux services des urgences et de réanimation. Une unité spéciale COVID 19 a également été créée. "On a aussi fait appel à des étudiants de médecine puisque la faculté a fermé. Ils vont pouvoir nous donner un coup de main pour prendre des appels téléphoniques", dit Marie-Claire Cutajar."Pour le moment, nous sommes en capacité d'accueillir tous les cas de COVID 19"
Le confinement est-il arrivé assez tôt ?
Le nombre relativement bas de cas diagnostiqués (le nombre de cas possibles pourrait être bien supérieur) dans le Cantal laisse espérer au centre hospitalier d'Aurillac un pic épidémique atténué dans le département grâce aux mesures de confinement prises par le gouvernement. "Dans le département du Cantal, nous avons pour le moment relativement de la chance contrairement à nos collègues du Grand Est qui ont pris l'épidémie de plein fouet. Les mesures gouvernementales de restriction des déplacements sont arrivées avant qu'un afflux de malades ait lieu dans le Cantal, donc nous pensons que ces restrictions peuvent atténuer le pic pour nous", poursuit Marie-Claire Cutajar, la directrice adjointe chargée des affaires médicales. Comme leurs collègues partout en France, les équipes médicales, paramédicales et logistiques du centre hospitalier d'Aurillac attendent maintenant avec anxiété l'évolution de l'épidémie dans les prochains jours.