Dans le Cantal, pour soulager les centres hospitaliers, le service de réanimation d'une clinique privée, fermé en 2016, a rouvert. Le Centre médico-chirurgical d'Aurillac est le seul établissement du Cantal à accueillir les patients non COVID, lourdement médicalisés, relevant de la réanimation.
Le Centre médico-chirurgical de Tronquières, à Aurillac, est mobilisé pour soulager les centres hospitaliers du Cantal, dans le contexte d’épidémie de COVID. Pas moins de 8 lits de réanimation non COVID ont été rouverts il y a 15 jours. Il s’agit actuellement des seuls lits de réanimation non COVID de tout le département. Ils avaient déjà été ouverts lors de la première vague, en mars dernier. Sylvie Markarian, cadre infirmier de l’unité soins critiques CMC, explique : « On essaie dans la mesure du possible, car ce n’est pas notre service, de mettre les patients les plus aigus dans ces 4 première chambres qui sont en face de la salle de soins pour une surveillance accrue ». Pour cette deuxième vague, il n'a fallu que quelques jours pour réorganiser le service de soins intensifs en unité de réanimation non COVID et accueillir les premiers transferts de patients. Sylvie Markarian indique : « Les respirateurs et tout le matériel viennent de l’ancien service de réanimation. Heureusement que tout avait été gardé. Ca nous a permis d’ouvrir rapidement, grâce au matériel ». Elle ajoute : « On parle beaucoup du COVID. Mais il y a toujours des pathologies non COVID qui existent. Il faut bien s’occuper de ces patients. Il y a toujours des patients qui font des infarctus, qui ont des complications, qui font des AVC : il faut bien continuer à gérer ce type de patients. On s’est armé de personnel assez en amont, on a pu s’organiser très tôt donc pour nous c’est déjà rassurant d’avoir le nombre de personnel, et de compter sur cette solidarité qu’il y a un peu partout et chez nous aussi. Un médecin 24h sur 24 c’est rassurant. Une équipe qui est derrière, motivée, c’est aussi rassurant ».
Un service saturé
Avec l’arrivée d’un 8e patient dans ce service, l’inquiétude est montée d’un cran. Ce service est désormais saturé. Jacques Markarian, référent de l’unité soins critiques du CMC, précise : « Actuellement, le service comporte 8 patients lourds non COVID. On a la possibilité de prendre en plus 2 patients de soins intensifs, donc un peu moins lourds. Mais pour ce qui est des patients très lourds, on est au bout de nos capacités pour l’instant. Ca peut s’améliorer, des patients peuvent se passer d’une certaine assistance médicale, de respirateurs ou de dialyse, et on peut les transférer vers le service de soins continus. Ca nous inquiète oui et non. En cas de vraie catastrophe, on pourra utiliser les 2 lits de soins intensifs, à condition de prendre du personnel supplémentaire au bloc opératoire ».Le service de réa de cette clinique avait été officiellement fermé en 2016. Jacques Markarian, référent de l’unité soins critiques du CMC, affirme : « C’est une lourde blessure. On nous avait retiré la compétence réanimation en 2016 au prétexte qu’il n’y en avait pas besoin dans le Cantal, qu’il y avait assez de lits. L’histoire de cette pandémie COVID montre le contraire. On pourrait avoir quelques lits de plus sans que cela soit un gaspillage. Cela favoriserait la formation des personnels toute l’année. Nous avons eu la chance de conserver un service de soins intensifs, que nous avons pu upgrader en réanimation car il nous restait des compétences. Il nous restait du matériel de la réanimation ». Le renfort de personnel s'est fait sur la base du volontariat. Venant souvent des blocs opératoires, il n'est pas sans conséquences pour la clinique. Quelque 50% de l'activité des 10 salles d'opération ont dû être suspendus.C’est une lourde blessure