Ce dimanche 12 novembre, un rassemblement républicain contre l’antisémitisme a eu lieu à Aurillac. Parmi les manifestants, Jamel Belaidi, conseiller départemental et conseiller municipal d’opposition à Aurillac. Il a été menacé de mort après avoir publié sur Facebook une photo en compagnie d'Enrico Macias.
Comme dans de nombreuses villes en France, ce dimanche 12 novembre, un rassemblement républicain contre l’antisémitisme a eu lieu à Aurillac, rassemblant plusieurs centaines de personnes, devant la préfecture du Cantal. Parmi les personnes présentes, on comptait des élus dont Jamel Belaidi, conseiller départemental et conseiller municipal d’opposition. Mercredi 8 novembre, il a été menacé de mort après avoir posté une photo sur Facebook. Il raconte : « J’ai publié une photo d’Enrico Macias et moi prise lors d’un déplacement à Paris. Je trouvais cette photo très belle dans le contexte actuel d’antisémitisme et de racisme. La photo a fait du buzz sauf qu’à partir de mercredi, un internaute mettait des commentaires négatifs. Je les ai supprimés à chaque fois. Je sais que lorsqu’on est élu, on ne peut pas faire l’unanimité partout. Mais cette personne a dépassé les bornes : elle a insulté ma mère et ma famille. Elle me traitait de vendu. Je lui ai ensuite parlé sur Messenger, la messagerie privée de Facebook. On a eu un échange tendu. Il m’a dit qu’ « il n’avait pas peur de combattre jusqu’au sang les vendus comme moi » et il m’a dit « viens je te tire au 9 mm » ».
Voici la photo qui a déclenché les menaces de mort.
Voici les échanges sur Messenger.
Je suis de confession musulmane, Enrico Macias est juif. Celui qui m’a menacé n’a pas apprécié que je m’affiche avec un juif
Jamel Belaidi, conseiller départemental et municipal d'Aurillac
L’élu poursuit : « J’ai pris la décision de le bloquer et d’avertir la gendarmerie et le commissariat. Ils ont été très réactifs et dès le lendemain j’étais contacté à la brigade de recherches d’Aurillac pour le dépôt de plainte. Vendredi matin, l’homme qui m’a menacé a été placé en garde à vue. Il a reconnu les faits. Il a été relâché vendredi soir et devra passer une expertise psychiatrique ». "Une expertise psychiatrique a été ordonnée pour « approfondir au maximum la personnalité » de cet homme et permettre aux magistrats de déterminer l’orientation à donner à ce dossier", ont rapporté nos confrères de La Montagne.
Jamel Beladi prône le rassemblement : « J’espère qu’il sera mis hors d’état de nuire car pour moi ces personnes sont des malades. C’est à cause d’elles qu’on n’avancera jamais. Je ne suis pas un expert en géopolitique. En tant qu’élu, mon but est de prôner la paix, de militer pour le vivre ensemble. Ce qui se passe au Proche-Orient est triste, avec tous ces civils, toutes ces victimes du terrorisme du Hamas, ces enfants et ces femmes bombardés par Tsahal. Ils n’y sont pour rien. ».
Un message de paix et de tolérance
Son quotidien a été chamboulé depuis les menaces : « Depuis mercredi, il y a des renforcements des tournées des véhicules de police près de mon domicile. Je fais confiance à la police et à la gendarmerie. J’ai eu le soutien du préfet du Cantal ». Contacté avant le rassemblement à Aurillac, il a rappelé la nécessité d’être présent : « J’irai à la manifestation car je milite contre le racisme et contre l’antisémitisme. Je condamne toute forme de racisme politique ou religieux. Je combats tout cela. Il faut donner un signal, qu’on soit juif, musulman, chrétien, athée ou bouddhiste. On doit donner ce message de paix et de tolérance ». Jamel Belaidi insiste : « Malgré les menaces, il faut être présent. Je n’ai pas peur. Si c’est mon heure de mourir, je mourrai. Le combat contre le racisme et pour la paix ne me font pas peur. Je veux protéger ma famille ».
A Aurillac, environ 400 personnes ont participé au rassemblement contre l'antisémitisme ce dimanche.