Une trentaine de piscines ont fermé en France ces derniers jours, invoquant l'explosion du coût des énergies. A Aurillac, les nageurs sont moins inquiets, car la Communauté d'agglomération a eu une sacrée intuition, il y a 10 ans déjà : raccorder la piscine à deux réseaux de chaleur.
Des piscines fermées à Limoges ou à Versailles. Lundi 5 septembre, une trentaine d’établissements gérés par la société Vert Marine ont fermé. L’entreprise affirme ne pouvoir faire face à l’envolée des prix de l’énergie. A Aurillac, on est loin de cette situation. Le secret du centre aquatique repose sur un raccordement à deux réseaux de chaleur : l'un au bois, l'autre aux boues d'épuration. Via ses tuyaux, chacun des réseaux envoie de l'eau qui va chauffer l'air et les bassins de cette piscine. Edouard Mulot, directeur des grands équipements sportifs de la CABA (Communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac), explique : « Le prix du kilowatt d’énergie est beaucoup moins élevé que ce que nous connaissons avec la situation internationale, avec le prix du gaz qui augmente ».
"Les marges sont restreintes"
Juste au-dessus du local technique, il fait 26 degrés et dans les bassins entre 28 et 29 degrés. Mais aujourd'hui, un sauna sur les deux est fermé et l'éclairage LED de la piscine ne va pas tarder à s'arrêter. En effet, le directeur court après les économies d’énergie. Edouard Mulot poursuit : « On est passés aux éclairages LED il y a cinq ans. On est à la recherche de la moindre économie, parce que le coût de fonctionnement est une de nos priorités. Pourtant, les marges sont restreintes. On va réussir à faire de grosses économies sur la température de l’eau. On va se demander si on maintient des équipements ouverts ou non ».
Baisser la température de l'eau ?
Un degré en mois dans l'eau ou l'air représenterait 7 % d'économie : un effort que beaucoup de nageurs seraient prêt à consentir. Un nageur indique : « Je serais prêt à un sacrifice. On se serrera les dents et s’il y a un ou deux degrés en moins, ça ira ». Une nageuse ajoute : « C’est normal. C’est comme chez nous, on fait attention aussi à baisser le chauffage. Au contraire, je pense que c’est bien ». Charly Delamaide, vice-président de la CABA, en charge des équipements sportifs, souligne : « Aujourd’hui on envisage plutôt des économies sur la structure au lieu d’imaginer de diminuer la prestation par rapport à nos utilisateurs. Tant qu’on pourra le faire, on maintiendra cette politique ».
A terme, c'est peut être aussi le prix de l'entrée qui pourrait augmenter. Le ticket est de 5 euros pour un adulte aujourd'hui, un tarif qui n'a pas été réévalué depuis 5 ans.