A Meudon ou encore à Versailles, deux piscines ferment temporairement leurs portes en raison de l'explosion du prix de l'énergie. La société exploitante, Vert Marine, affirme ne plus pouvoir faire face à l'augmentation des coûts.

"En raison de la crise énergétique, votre équipement est temporairement fermé", peut-on entendre sur le répondeur de la piscine Guy Bey à Meudon dans les Hauts-de-Seine, gérée par le groupe Vert Marine.

Même raison invoquée pour la piscine Montbauron à Versailles (Yvelines) dont la gestion est déléguée au même prestataire. "Chers usagers. C’est avec regret que nous nous retrouvons dans l'obligation de fermer temporairement votre équipement à compter d’aujourd’hui à cause de la crise énergétique. Les hausses du coût de l’énergie que nous subissons tous ne nous permettent plus aujourd’hui de gérer les équipements de manière équilibrée économiquement et pérenne socialement et ainsi de mener à bien nos missions de service public, peut-on lire sur le compte Facebook de l'établissement. 

A Versailles, François de Mazières, le maire ne décolère pas : "On a été prévenu au dernier moment par un appel aux services techniques de la Ville vendredi soir. Le personnel n'était même pas au courant", affirme-t-il. "C'est une décision contraire aux contraintes de délégation de service public, précisant que la ville a par ailleurs aidé "Vert-Marine à passer le cap du Covid".

Le maire de Versailles en appelle à l'Etat et demande une réunion d'urgence : "La solution ne peut pas être trouvée auprès des communes qui ne peuvent pas faire face à l'explosion des coûts de l'énergie, les piscines étant très énergivores", poursuit-il.

Dans les Yvelines, à Saint-Cyr-l'Ecole, la piscine officiellement fermée pour entretien technique, pourrait ne pas rouvrir la semaine prochaine, alerte la maire Sonia Brau qui a décidé de contacter les maires des Yvelines et des Hauts-de-Seine dont la gestion des piscines est déléguée à Vert-Marine.

La piscine de Clichy-sous-Bois en Seine-Saint-Denis est é galement concernée.

Une facture de 15 à 100 millions d'euros

Environ 10% des 4.000 piscines publiques françaises sont gérées via une délégation de service public et non directement par la collectivité où elle est implantée. Souvent chauffées au gaz, les piscines sont des équipements très énergivores et subissent de plein fouet la hausse des prix. La société Vert Marine a dû fermer "pour une durée temporaire" un tiers de ses établissements et a placé "les personnels en chômage partiel", a-t-elle indiqué dans un communiqué transmis à l'AFP.

La facture énergétique de ce délégataire de service public serait passée de "15 à 100 millions d'euros", soit "la totalité du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise". "La société, qui a des discussions avec les collectivités depuis juin n'a pas pu trouver de solution à ce stade", a-t-elle précisé dans un communiqué. Elle affirme ne pas vouloir procéder à une multiplication des tarifs par trois.

Elle en appelle ainsi "aux instances locales et gouvernementales afin de prendre les décisions nécessaires et inédites pour revenir à des coûts supportables de l'énergie et permettre d'assumer les obligations de service public, et en premier lieu l'apprentissage de la natation notamment en milieu scolaire", explique le délégataire de service public qui compte 2.000 salariés en France.

Depuis cet été, plusieurs collectivités françaises ont décidé de réduire les amplitudes horaires de leur piscine, voire ont abaissé la température de l'eau pour essayer de faire diminuer une facture qui explose. Une tendance qui pourrait se poursuivre compte tenu de la crise énergétique. 

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