Aurillac, l'un des petits budgets de Pro D2, doit une partie de sa troisième place actuelle à son recrutement astucieux de jeunes prometteurs en quête de temps de jeu et formés chez le voisin clermontois.
Ils sont sept à avoir rejoint Aurillac en provenance de l'ASM en trois ans. Baptiste Hézard, Maxime Granouillet, Arthur Roulin, Théo Nanette, Bastien Colliat, Giorgi Sharashidze et Romain Briatte. Tous ont connu les Espoirs montferrandais voire un titre de champion de France avec ces derniers en 2012 mais aucun n'a réussi à franchir l'échelon supérieur et accéder à l'équipe fanion.
Pour le deuxième-ligne Maxime Granouillet, partir était un choix logique : "Je ne voyais rien venir du côté de l'ASM lorsque Aurillac m'a proposé mon premier contrat professionnel sur trois ans. Je n'ai aucun regret, il me fallait du temps de jeu !". Un choix conforté par les bons résultats de son équipe ces dernières années : onzièmes il y a trois ans, les Aurillacois ont terminé sixièmes la saison dernière et pointent actuellement à une très bonne troisième place.
"On a pris tous les points possibles en début de saison avant de connaître une baisse de régime que je n'explique pas à part que nos adversaires nous respectent plus qu'avant et sont de plus en plus présents dans le combat et l'intensité", assène Théo Nanette, le demi de mêlée de l'équipe.
L'ASM, "le Real Madrid" du rugby
Ne pas s'imposer à Clermont n'est pas vu par ces jeunes joueurs comme un échec : "L'ASM, c'est comme le Real Madrid au football. Il y a deux voire trois internationaux pour chaque poste, c'est compliqué de faire sa place", souligne Théo Nanette. "Si j'ai des regrets de ne pas avoir percé à Clermont ? Non. Je suis né dans cette ville, j'aime l'ASM mais c'est le rugby professionnel. L'important c'est de jouer et de faire du rugby notre métier. On a la chance d'être dans un super groupe avec une ambiance saine en plus !" ajoute Maxime Granouillet.La bonne ambiance au sein de club familial a aussi su séduire ces jeunes gens. "La preuve, là je vous parle en allant rejoindre mes coéquipiers au restaurant. On fait pas mal de bouffes et de bringues ensemble. Aurillac a l'un des cinq plus petits budgets de Pro D2 ! On fait avec nos moyens et cela nous convient très bien", explique Théo Nanette.
Des petits moyens qui pourraient tout de même conduire le Stade Aurillacois jusqu'en Top 14. Mais, "ce sera une montée compliquée. Avant de se projeter aussi loin, on vise déjà les demi-finales. L'année dernière, l'équipe a manqué la qualification pour un point et n'a pu jouer les matches d'accession au Top 14 !", rappelle Bastien Coyat, trois-quart centre et dernier arrivé au club en provenance de l'ASM avec Giorgi Sharashidze.
Les sept Clermontois ont tout intérêt à ce que Aurillac poursuivre sur sa lancée, tant pour l'intérêt du collectif que pour se révéler aux yeux de clubs plus cotés. "Je ne pouvais pas rêver mieux comme tremplin après l'ASM. C'est un très bon club, pas loin de Clermont. Aurillac est limitée en terme de sorties mais pour le rugby c'est top ! S'il faut prolonger ici je le ferai, mais revenir à Montferrand ne me dérangerait pas non plus", conclut Théo Nanette qui brigue une place de titulaire vendredi pour un choc à Perpignan.