Deux ans après la mort de Mélodie Cauffet, une randonneuse aveyronnaise de 25 ans tuée accidentellement par une chasseuse dans le Cantal, le tribunal judiciaire d’Aurillac jugeait la tireuse, à huis clos, ce mardi 8 octobre. Celle qui avait 17 ans à l’époque des faits a écopé d’une peine d’un an de prison avec sursis.
Ce mardi 8 octobre, le tribunal judiciaire d’Aurillac jugeait une chasseuse impliquée dans la mort accidentelle d’une randonneuse deux ans plus tôt, à Cassaniouze, dans le Cantal. La chasseuse, qui avait 17 ans à l’époque des faits, a été condamnée à une peine d’un an de prison avec sursis. Le parquet avait requis un an de prison avec sursis, ainsi qu’une annulation du permis de chasse et une interdiction de le repasser pendant 10 ans. La tireuse était poursuivie pour homicide involontaire et jugée à huis clos, car mineure lors de l’accident de chasse. Selon les avocats de la partie civile, elle a reconnu les faits et a déclaré qu’elle ne dormait plus depuis cet événement.
L'association de chasse déjà condamnée
Le 19 février 2022, Mélodie Cauffet, une jeune femme de 25 ans originaire de l’Aveyron, était en train de randonner dans le Cantal, entre la Vinzelle et la Bécarie, alors qu’une battue au sanglier était en cours. C’est là qu’elle a été victime d’une balle perdue, reçue dans la poitrine. Ce matin, avant l’audience, le père de Mélodie était très ému et confiait “ne rien attendre de ce jugement, si ce n’est un minimum de vérité comme la dernière fois”. Il évoquait la condamnation le jeudi 3 octobre de l’association de chasse communale agréée de Cassaniouze à 40 000 euros.
"C’est une peine un peu symbolique"
Maître Pierre Méral, avocat de Jeremy, le petit copain de Mélodie, a indiqué après l’énoncé du jugement : « La sanction qui a été prise contre cette jeune fille est juste, elle correspond à ce qu’on pouvait en attendre par rapport aux faits qui lui sont reprochés, par rapport à son implication et par rapport à la responsabilité de l’association de chasse. C’est une peine un peu symbolique. On est sur quelque chose qui est cohérent et qui va dans le sens de cette jeune fille qui doit aussi se reconstruire. On a aujourd’hui plusieurs familles qui sont en situation d’avoir un lourd bagage à porter et à pouvoir passer au-delà ».
"Un accident malheureux"
Maître Denis Delcourt-Poudenx, avocat de Mélissa, l’auteure du tir, a déclaré : « Mélissa a tenu à immédiatement se tourner vers la famille de la victime de cet accident car ça reste un accident, rien d’autre qu’un accident malheureux. Il y a toujours un responsable, un accident n’est jamais le seul fait du destin, il y a toujours quelque chose d’humain au départ et Mélissa en était parfaitement consciente. Elle l’a dit avec beaucoup de coeur et beaucoup de larmes et cette audience s’est passée dans un profond respect mutuel, avec des réquisitions qui restaient assez modérées et qui ont été suivies assez logiquement ». Il a ajouté : « C’est une audience qui a été très digne et c’est surtout cela qui compte pour la famille de la victime et pour la jeune femme qui reste terriblement marquée par ce qu’elle a fait et par ce à quoi elle a participé ». La famille de la victime n’a pas voulu s’exprimer à l’issue du procès.
Propos recueillis par Lola Collombat / France 3 Auvergne