Depuis 23 ans, Christian Moullec vole avec des oies. Cet ornithologue du Cantal consacre sa vie à la protection des oiseaux. Régulièrement, il participe à des meetings aériens pour sensibiliser le grand public à ce combat d’une vie. Embarquez à bord de son ULM pour une expérience unique en 360°.
Ses images en vol avec des oies ont fait le tour du monde. Christian Moullec est un ornithologue du Cantal qui lutte contre la disparition des oiseaux migrateurs. En 1995, aux commandes de son ULM, il s’est envolé pour la première fois avec des oies. Quelques années plus tard il réalisera son rêve : réintroduire l’oie naine en Suède.
« J’ai découvert un jour que cela pouvait être utile de voler avec des oiseaux. Je pensais que c’était possible et c’est en lisant un article, dans la revue spécialisée « Le courrier de la Nature », qui parlait de la disparition de l’oie naine et des efforts des Suédois pour la réintroduire dans la nature. Ils n’y arrivaient pas. Alors je me suis dit : si je vole avec ces oiseaux-là, je vais pouvoir les guider sur des zones naturelles en attendant qu’ils soient protégés là où ils passaient autrefois l’hiver. L’espèce a pratiquement disparu dans la nature. On en trouve en captivité. J’ai fait une première migration depuis la Scandinavie jusque dans le sud-ouest de l’Allemagne avec un groupe de 33 oies naines. Elles ont mémorisé ce nouveau trajet qu’elles reproduisent tous les ans et l’enseignent maintenant à leurs propres jeunes », raconte-t-il. Christian Moullec a ouvert la voie. « J’ai montré que c’était possible. Il faudrait pouvoir poursuivre à plus grande échelle », indique-t-il.
Pour sensibiliser le grand public à la nécessité de protéger les oiseaux, il participe régulièrement à des meetings aériens. Les 15 et 16 septembre 2018, il a volé avec ses oies dans le ciel du Puy-de-Dôme, devant des milliers de personnes. A cette occasion, nous avons embarqué à ses côtés pour une expérience unique. Dans la vidéo ci-dessous, vivez un vol avec des oies. Grâce une caméra 360°, c’est comme si vous y étiez.
Grand défenseur des oiseaux migrateurs, l’ornithologue consacre ainsi sa vie à sauver les oies naines d’Europe. Christian Moullec a même écrit un scénario qui fera l’objet d’un film (en cours de tournage) réalisé par Nicolas Vanier. Un biopic dans lequel Jean-Paul Rouve, aux côtés de Mélanie Doutey, interprète le rôle de l’ornithologue.
Parallèlement, il continue d’emmener le public voler avec lui, dans le Cantal. Il profite également des meetings aériens pour alerter le grand public. « Lors de ces meetings, on me donne souvent le micro ce qui me permet de parler de la protection des oiseaux migrateurs et du fait qu’ils disparaissent. Je ne sais pas si je suis utile mais c’est important que le public sache qu’en 30 ans on a perdu un tiers des populations d’oiseaux en Europe. Si chacun agit à son niveau en ne mettant pas de pesticide dans son jardin, en achetant des aliments bio, en mangeant moins de viande, alors on contribue à préserver la planète », insiste-t-il.
Je brasse de l’air avec mon hélice, avec mes oiseaux, cela ne sert peut-être à rien…mais en attendant c’est ma survie
« Je vole avec les oiseaux parce que je suis bouleversé par la disparition des oiseaux. Il y a quelques années, on s’étonnait de voir disparaître une espèce. Aujourd'hui, dans certains endroits du monde, on s’étonne encore de voir un oiseau. Je suis allé en Chine, on ne voit plus d’oiseaux. J’ai fait des démonstrations de vol avec mes oiseaux là-bas, il y avait des Chinois qui voyaient des oiseaux pour la première fois », se désole-t-il.
Plus déterminé que jamais, l’homme-oiseau poursuit son combat et vole partout en France ainsi qu’à l’étranger pour se faire entendre.
« Je suis heureux de faire partager mon bonheur de voler avec les oiseaux. Lorsque le public vole avec moi, il peut caresser les oiseaux en vol, au-dessus des volcans d’Auvergne dans le Cantal. Pour moi c’est une survie, c’est une drogue, je ne peux pas m’en passer. Je brasse de l’air avec mon hélice, avec mes oiseaux, cela ne sert peut-être à rien…mais en attendant c’est ma survie ».