VIDEO. Une vendetta au cœur de l’histoire d’un château du Cantal

Dans le Cantal, dans la vallée de la Doire, entre Aurillac et Mauriac, se dresse l’imposant château d’Anjony à Tournemire. Il est encore habité mais ouvert à la visite. Il regorge de trésors. Son histoire est marquée par la querelle entre deux familles rivales : les Anjony et les Tournemire.

Dans le Cantal, du haut de ses quatre tours de près de 40 m de haut, le château d’Anjony domine la vallée de la Doire depuis 1430. Cette forteresse militaire du XVe siècle a été construite par Louis d’Anjony. Son histoire est tumultueuse. Robert De Leotoing, propriétaire du château d'Anjony, explique : « Nous sommes au deuxième étage, qui est habitable, le reste étant militaire ou des caves. Cette pièce a été décorée vers 1550, au moment du mariage de notre aïeul, Michel d’Anjony. Il vivait sous le roi Henri II. Il a épousé mademoiselle de Foix. Il s’agit d’un ancêtre direct, par les hommes et aussi par les femmes quelquefois ». Il poursuit : « Depuis le début de l’histoire de cette maison, rien n’a changé dans la lignée des propriétaires ».  

Une vendetta de 250 ans

Jean-Marc Frésil est guide touristique du château. Il raconte : « Ici, c’était l’étage militaire du château et c’est là qu’on surveillait les alentours et notamment l’entrée de la vallée. Charles VII autorise la construction du château-fort à la famille d’Anjony. Mais à Tournemire, il existait déjà un seigneur, celui de Tournemire. Les Anjony sont tout contents et envoient un émissaire chez le seigneur de Tournemire pour lui dire qu’il devenait coseigneur. Le seigneur de Tournemire est tout furieux et on a découvert l’émissaire découpé en morceaux. De là s’en sont suivis 250 ans de vendetta entre les Tournemire et les Anjony. La vie des villageois était très difficile. S’ils parlaient à l’un, ils se faisaient occire par l’autre. On a des témoignages qui racontent que les villageois entendaient les Anjony et les Tournemire s’insulter de fenêtre en fenêtre. Le château des Tournemire était à 50 m. Le seigneur était proféodal et Plantagenêt : il ne reconnaît pas l’autorité du roi de France et il est du côté des Anglais. Petit à petit, ils ont perdu en pouvoir économique et politique : ils n’arrivent plus à entretenir leur château, il tombe en ruines ».

Deux familles qui se réconcilient

La querelle s’est finalement réglée mais bien plus tard. Aurore Matyk d'Anjony, fille aînée du propriétaire du château, souligne : « Les deux familles ne se sont plus vues jusqu’au début du XXe siècle. Un des Tounemire, le chef de famille, est venu voir mon arrière-grand-mère et lui a demandé la possibilité de lui rendre visite pour lui rendre ses hommages et se réconcilier avec elle. Depuis, les deux familles sont très amies. Mon père est un très bon ami du chef de famille Tournemire. Cette maison a été construite par mes ancêtres. C’est dans ses murs que nous vivons. On a envie de faire partager ce plaisir. La devise de la famille est : « Foi, fidélité, ici et toujours ». Nous tenons à rester fidèles à cette devise ». Les visites du château reprendront à partir du 10 février.

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