Lundi 30 novembre, le prestigieux prix Renaudot a été attribué à Marie-Hélène Lafon pour son roman « Histoire du fils ». Une consécration pour cette écrivaine originaire du Cantal. Une partie de son roman se passe dans ce département qui lui est si cher.
Le prix Renaudot a été décerné lundi 30 novembre, quelques minutes après le Goncourt, à Marie-Hélène Lafon pour son roman "Histoire du fils" (Buchet-Chastel), une saga qui court sur un siècle de 1908 à 2008 et dont l’intrigue se passe notamment dans son Cantal natal. "C'est un parcours d'écriture, d'édition, de fidélité avec une maison qui a fait confiance à quelqu'un qui était parfaitement inconnu il y a 19 ans", a commenté, peu après cette annonce, Marie-Hélène Lafon, lors d'un entretien retransmis en ligne par le mensuel spécialisé Livres Hebdo. "Je suis d'autant plus heureuse de l'avoir que les libraires, plus que jamais cette année, ont besoin des prix", a-t-elle ajouté. Le Renaudot, comme le Goncourt, ont été attribués 48 heures après la réouverture des librairies, en pleine crise sanitaire due au COVID 19.
13 romans à son actif
Marie-Hélène Lafon, 58 ans, peu connue du grand public, est une écrivaine au long CV, avec déjà 13 romans à son actif. L’écrivaine revendique ses racines cantaliennes. Marie-Hélène Lafon a grandi dans une ferme dans le nord du Cantal, perdue à 1 000 mètres d’altitude, dans la vallée de la Santoire. Agrégée de grammaire, elle est professeure de lettres classiques à Paris où elle vit depuis une quarantaine d’années. Elle fait vivre une langue pure et riche. Et son roman avait été déjà remarqué par de nombreux jurys littéraires en cette rentrée, remportant au passage le prix des librairies de Nancy en septembre.Le personnage principal de son roman "Histoire du fils", André, élevé par sa tante, perce un secret de famille en explorant sa généalogie. Buchet-Chastel, sa maison d'édition, a publié un tweet : « Entre Figeac, dans le Lot, Chanterelle ou Aurillac, dans le Cantal, et Paris, « Histoire du fils » sonde le cœur d’une famille, ses bonheurs et ses vertiges les plus profonds, ceux qui creusent des galeries dans les vies, sous les silences ».[Prix Renaudot 2020] ? Entre Figeac, dans le Lot, Chanterelle ou Aurillac, dans le Cantal, et Paris, Histoire du fils sonde le cœur d’une famille, ses bonheurs et ses vertiges les plus profonds, ceux qui creusent des galeries dans les vies, sous les silences.#prixrenaudot2020 pic.twitter.com/WLogGBvkVk
— Buchet/Chastel (@buchetchastel) November 30, 2020
Cette année, COVID 19 oblige, la remise des prix littéraires a été bousculée et s'est déroulée par visioconférence. Mais, crise sanitaire ou pas, ce qui ne change pas, c'est que les prix littéraires sont toujours accompagnés d'un petit parfum de soufre. Samedi, le New York Times dénonçait dans une enquête le jeu trouble des jurys littéraires français où, selon le quotidien, la qualité littéraire passe après des conflits d'intérêt flagrants et des intrigues difficilement lisibles pour le grand public. Le Goncourt est moins directement visé que le Renaudot. "Evidemment les polémiques je les connais, j'en ai pleinement conscience (...) J'ai conscience qu'il y a des enjeux éthiques qui sont à l'oeuvre derrière tout ça. La position est périlleuse. Nous sommes des équilibristes", a d'ailleurs réagi la lauréate à ce sujet.Nous sommes des équilibristes